Hier soir, on a assisté aux projections de Rhino Season de Bahman Ghobadi, et d'Imogene, une comédie avec Kristen Wiig. Comme promis, on vous en glisse quelques mots avant de passer à la journée d'aujourd'hui : Rhino Season, un film iranien portant sur les efforts d'un poète nommé Sahel emprisonné injustement pendant 30 ans et récemment libéré à la recherche de sa femme Mina. Si le réalisateur fait apparemment des miracles avec un budget dérisoire et de l'équipement moyen, la qualité technique du film laisse franchement à désirer. L'histoire, qui s'avère assez simple d'ailleurs, manque parfois de cohésion mais réserve plusieurs surprises. Voilà un film intéressant mais pas parfait, comme on en a vu d'autres à ce TIFF.
La comédie Imogene, qui est réalisée par Shari Springer Berman et Robert Pulcini, raconte l'histoire d'une auteure new-yorkaise qui met en scène son suicide après que son petit ami l'ait quittée. Forcée de retourner vivre au New Jersey avec sa mère et son frère, elle doit s'adapter à ce nouvel environnement. Réussi, le film est souvent drôle et particulièrement bien interprété par tous les comédiens. Ce qui joue en leur faveur est le respect du scénario pour ses personnages; on ne les trahit pas pour une blague ou un punch et ils demeurent crédibles, ce qui permet de bâtir un humour cohérent autour d'eux. Mais bon, voilà un film qui se laisse regarder, mais qui se laisse vite oublier aussi.
La journée d'aujourd'hui a commencé avec Zaytoun, d'Eran Riklis. On va le dire vite parce qu'on veut passer à autre chose : pire film vu au TIFF depuis le début. Incohérent, manipulateur, risible, interminable, mal interprété, raté de bout en bout. Bon.
Much Ado About Nothing, de Joss Whedon (le réalisateur des Avengers), est beaucoup mieux : cette adaptation d'une pièce de Shakespeare, réalisée avec trois fois rien, est souvent inventive et propose un joli petit humour inoffensif. Le petit budget est cependant apparent et la caméra agace souvent par ses mouvements forcés. Et il y a un acteur dans ce film qui ressemble beaucoup à Carl Marotte, ce qui est assez distrayant. En résumé : mignon, sans plus.
Et puis le clou de la journée : The Paperboy, un film de Lee Daniels (réalisateur de Precious) avec Zac Efron, Nicole Kidman et Matthew McConaughey et présenté à Cannes plus tôt cette année. Verdict : déstabilisant, mais maniéré. Avec tous ces sujets provocateurs, ces acteurs de talent et ce contexte historique, il y avait là tous les éléments nécessaires pour frapper fort, ce qui fut d'ailleurs fait. Mais le réalisateur y a intégré des fioritures visuelles qui ne servent aucunement le récit et qui détruisent l'impact émotif potentiel de ce matériel de base. Dommage.
Ce soir, on retourne au cinéma, voir Le magasin des suicides, de Patrice Leconte, qu'on va d'ailleurs rencontrer demain midi.
À demain!