Pour une troisième fois à ce festival, on a été confronté à une situation à la fois agréable et désagréable ce matin, celle de voir le plus récent film d'un réalisateur de talent (avec les attentes qui viennent avec) sans être émerveillé. Après Haneke et Anderson, qui ont présenté des longs métrages intéressants sans surpasser leurs oeuvres précédentes, voilà que Terrence Malick et son To the Wonder devient le plus récent exemple de ce cas de figure.
Pas son meilleur film, ça ne veut pas dire mauvais, mais si celui-ci est probablement le plus faible des trois susmentionnés. Le drame romantique éthéré se déroule en trois langues, dans un mélange entre film d'amour et quête spirituelle, entre Paris et le Midwest américain. Les acteurs échangent à peine quelques lignes de dialogue de tout le film (le reste passe par une narration omniprésente) et Malick essaie d'insuffler un rythme au récit en étant constamment en mouvement. Sauf que comme c'est pratiquement sans arrêt, on ne ressent rapidement plus l'énergie qui découle d'une réalisation aussi agile. Même si ce film est l'un des plus courts du réalisateur américain, c'est aussi étrangement celui qui a le plus de longueurs...
On a aussi parlé ce midi avec Audrey Tautou, la vedette du dernier film de Claude Miller, Thérèse Desqueyroux. Dans ce cas-ci, on peut effectivement dire « dernier » puisqu'il ne s'agit pas de son « plus récent »; le réalisateur est décédé en avril dernier, quelques semaines avant la présentation de son film en clôture du Festival de Cannes. Adapté d'un livre de François Mauriac, le film raconte l'histoire de la relation entre Bernard et Thérèse Desqueyroux, près de Bordeaux, dans les années 20.
Très joli et bien interprété, le film a ses moments forts, mais aussi quelques longueurs que les acteurs ne parviennent pas à faire oublier. Le récit est cependant bien construit et la réalisation minutieuse. On a pourtant l'impression de ne jamais « rencontrer » les personnages, peut-être prisonniers de conventions sociales rigides qui sont symboliquement fortes mais émotionnellement frustrantes. Le film est attendu au Québec à la fin novembre.
D'ici la fin de la journée, on ira voir Rhino Season de Bahman Ghobadi, et Imogene, une comédie avec Kristen Wiig. On vous en reparle demain!