Monsieur Aznavour

Portrait révérencieux et anecdotique d'un géant de la variété française. Réalisation compétente mais impersonnelle. Chansons d'Aznavour bien mises en valeur. T. Rahim investi mais peu crédible.

En racontant de façon très linéaire la vie et la carrière de Charles Aznavour, les réalisateurs Grand Corps Malade et Mehdi Idir signent, avec Monsieur Aznavour, un drame biographique conventionnel et sans surprise. Mais la performance magistrale de Tahar Rahim dans la peau du monstre sacré de la chanson française vaut à elle seule le détour.

Ayant suivi des cours de chant durant six mois, Tahar Rahim parvient à faire oublier les maquillages pas toujours convaincants grâce à la gestuelle, à la voix et au phrasé d'Aznavour qu'il reproduit avec minutie. Le travail de l'acteur n'est cependant pas toujours mis en valeur, les réalisateurs s'étant contentés de filmer sans imagination les très nombreuses scènes de spectacles. Demeurent les chansons d'Aznavour, aussi irrésistibles qu'intemporelles, qui donnent un certain souffle au film.

Le film, de facture classique, ne cherche pas à trop angéliser la star.

Grand Corps Malade et Mehdi Idir signent un biopic très classique, voire trop, qui permet cependant à Tahar Rahim de livrer une performance mémorable dans le rôle de Charles Aznavour.

Une fois ouvert, le robinet à épisodes véridiques ne se referme plus. N'en découle que peu d'émotion, sans parler de la perplexité suscitée par la performance de Tahar Rahim, dont le maquillage et la gestuelle rappellent à chaque plan qu'il est Tahar Rahim imitant Aznavour.

Mehdi Idir et Grand Corps Malade retracent la vie et la carrière de l'interprète de J'me voyais déjà. Sans écorner le mythe.