Cette troisième journée a débuté avec une rencontre passionnante avec Derek Cianfrance, le réalisateur de The Place Beyond the Pines, dont on vous parlait hier. Lors de cette entrevue, il nous a parlé de sa relation avec le directeur photo de son film, Sean Bobbitt, un « guerrier » comme il le décrit, qui ne recule devant rien pour filmer le plan parfait. L'entrevue complète sera publiée lors de la sortie du film.
C'était aussi aujourd'hui qu'avait lieu la première d'Hotel Transylvania, un film d'animation qui est attendu le 28 septembre prochain. Les acteurs Adam Sandler, Kevin James, Fran Drescher, David Spade, Andy Samberg, et Selena Gomez, qui prêtent leur voix aux personnages du film, étaient sur place, tout comme le réalisateur Genndy Tartakovsky. Voyez d'ailleurs notre galerie de photos du tapis rouge.
Sinon, on a aussi pu voir End of Watch, de David Ayer, un film ambitieux sur le plan de la forme mais conventionnel sur le fond. Le récit de deux policiers de Los Angeles, des partenaires particulièrement complices, est bourré de clichés et s'avère assez convenu malgré des scènes d'action enlevantes. Utilisant (sans le respecter) le concept de la caméra « intradiégétique » (c'est-à-dire qu'elle fait partie de l'histoire, qu'elle est manipulée par les personnages) le film ne cesse de sortir de son concept pour tout montrer. « Qui tient la caméra? », c'est une bonne question pour un film, mais elle en sous-entend d'autres : qui monte les images et qui met la musique? Ce qui fonctionne le mieux est la relation entre les deux hommes, et certainement pas ces fioritures visuelles.
La journée s'est terminée avec Cloud Atlas, la fresque des Wachowski avec Tom Hanks, Halle Berry, Jim Broadbent, Hugo Weaving et une panoplie d'autres acteurs dans plusieurs rôles à travers plusieurs époques de l'humanité, entre le passé, le présent et le futur. Ridiculement conventionnelle, la morale simpliste du film ne rend pas justice à ses ambitions démesurées : des effets spéciaux en quantité, plusieurs histoires entrelacées, des acteurs plus grands que nature et 165 minutes longues et redondantes. C'est un tour de force que d'avoir pu tout amalgamer dans un contexte qui tient ensemble - à première vue - et on est curieux de voir comment le tout se termine. C'est là qu'on réalise la futilité de l'aventure et la morale dépassée : « l'amour c'est bien ». Et puis on réalise que, malgré deux ou trois scènes d'action, il ne se passe rien dans ce film, sinon des gens qui parlent, et qui parlent, et qui parlent. Cloud Atlas n'a, au fond, aucune cohérence : ni thématique, ni visuelle, ni poétique. Il n'y a que le jeu qui est impeccable (contrairement aux maquillages).
On espère que demain sera plus convaincant!