J'ai finalement vu The Master ce matin, deux jours après la plupart de mes collègues, dans la grande salle du TIFF Bell Lightbox, le quartier général du festival. Le film a remporté deux prix importants cette semaine au Festival de Venise, ceux de l'interprétation, ex aequo entre Philip Seymour Hoffman et Joaquin Phoenix, et celui de la réalisation, mais le Lion d'Or lui a échappé au profit de Pieta, du réalisateur coréen Kim Ki-duk. Un film qu'on aura d'ailleurs l'occasion de voir ici plus tard cette semaine; on vous en reparlera bien sûr.
Le plus récent film de Paul Thomas Anderson n'est certainement pas son meilleur film. Certainement pas. C'est peut-être même son plus faible, mais c'est un peu tôt pour le dire, comme ça, quelques heures seulement après l'avoir vu. Reste qu'un film moyen de PTA, ça demeure bien plus stimulant qu'une grande quantité d'autres films, mais - car il y a un mais - on ne peut pas s'empêcher d'avoir l'impression d'un film embryonnaire, d'un grand film projet ne serait pas à maturité. Car The Master ne pousse pas très loin sa réflexion thématique et les éventuels rapprochements à faire avec la fameuse Église de Scientologie sont caduques; ce n'est pas d'autre histoire que celle de Lancaster Dodd et de Freddie Quell, les deux personnages centraux du film. Une histoire souvent passionnante et imprévisible, heureusement.
Vrai, les deux acteurs principaux sont excellents (mais ils le sont toujours) et le réalisateur est en grande forme; la caméra est élégante et évocatrice, bien plus que ne l'est le récit. Mais on n'est pas surpris de ces qualités. Il faudrait certainement revoir ce film à tête reposée à sa sortie le 28 septembre.
Hier, on a oublié de vous parler de Hyde Park on Hudson, dont la première avait lieu en présence de Bill Murray, de Laura Linney et du réalisateur Roger Michell. Voyez d'ailleurs notre galerie de photos de ce tapis rouge.
Le film, qui est attendu début décembre, raconte l'histoire de la visite du roi George VI dans la maison d'été de Franklin D. Roosevelt à l'aube de la Seconde Guerre mondiale. Il s'agissait alors du premier souverain d'Angleterre à visiter les États-Unis. Une prémisse fascinante vous en conviendrez; dommage qu'on y ait amalgamé une étrange histoire d'amour entre le Président et plusieurs de ses assistantes. Résultat : un film en deux temps, mais plus souvent ennuyant, qui ne tire pas profit de son contexte. Quand l'enjeu principal est de savoir si le roi va s'abaisser à manger un hot dog...
À demain!