On peut faire le décompte des films qu'il reste à voir avant de quitter Toronto après dix jours de projections : il en reste trois. Trois films seulement, qui s'ajouteront aux 24 qu'on a déjà vus, qui font une semaine et demie bien remplie (et franchement assez épuisante). Pas qu'on souhaite se plaindre, mais...
Ce vendredi a commencé avec la présentation de Pièta, un film du Coréen Kim Ki-Duk (d'ailleurs, on le remercie d'avoir précisé au générique qu'il s'agissait de son 18e film, ça nous a évité une recherche), qui arrive à Toronto porté par son succès à Venise, où le film a remporté le Lion d'Or du meilleur film. À Venise, des règlements ont empêché le jury de couronner The Master, qui a plutôt remporté les prix de la réalisation et de l'interprétation, selon ce qu'on a appris après la cérémonie. Commentaire éditorial à ce sujet : les deux films souffrent de ce que cette explication soit publique; l'un est privé du Lion d'Or que le jury souhaitait lui remettre, et l'autre devient le gagnant « par défaut » d'un concours de circonstances, ce qui fait pâlir sa victoire.
Le film en lui-même n'est pas dénué d'intérêt; l'acteur principal est charismatique et le récit punché a quelques surprises en réserve... pour un temps. Il est assez simple de cerner le revirement, ce qui prouve autant sa cohérence que son manque d'inventivité. Quelques longueurs sont vraiment regrettables en bout de course et on n'adhère pas entièrement à l'élément déclencheur.
Ce qui me fait réaliser que je ne vous ai pas raconté l'histoire : un jeune homme solitaire travaille auprès d'un créancier comme homme de main. Il visite chez eux les débiteurs et les rend infirmes afin d'encaisser l'argent de l'assurance. Un jour, une femme se présente à lui comme sa mère, qui l'a abandonnée à sa naissance. D'abord sceptique, il accepte finalement la femme, et il tente de rattraper le temps perdu auprès d'elle. Bientôt cependant, ses victimes vont s'attaquer à elle pour se venger...
Ce soir, on a vu le film français Do Not Disturb, réalisé par Yvan Attal, qui se veut un remake français du film Humpday, de Lynn Shelton. Amusant, très étrange, bien rythmé et misant sur des comédiens en pleine forme (en plus d'Attal : François Cluzet, Laetitia Casta), le long métrage est plutôt réussi. L'humour mise majoritairement sur le malaise, qui est palpable dans une situation comme celle-ci où deux amis hétéros se mettent au défi de tourner un porno amateur les mettant en vedette. Les blagues fonctionnent, sont bien construites et bien livrées par les acteurs. Intéressant, et ça donne envie de voir l'original.
À demain!