Personne ne s'étonnera de voir arriver sur les écrans une énième adaptation d'un roman jeunesse dans la foulée des succès démesurés de tellement de franchises du même acabit ces dernières années. S'il semble s'adresser un peu plus aux garçons que les Divergent, Hunger Games et autres Mortal Instruments de ce monde, The Maze Runner en reprend tout de même les prémisses de base : une société post-apocalyptique, des dirigeants tyranniques et le sort du monde entre les mains d'adolescents. Bien sûr, ces limitations et le public cible réduisent grandement les possibilités narratives et l'audace dont peuvent faire preuve les créateurs. Il semble bien, toutefois, que ceux de The Maze Runner en tirent le maximum.
Dès les premières secondes, on est jeté dans l'action. L'important ne sera pas comment les jeunes ont construit leur société et sur quelles bases elle fonctionne, mais sur l'idée de s'évader. Quoique cette décision rate l'un des sujets les plus intéressants des sociétés post-apocalyptiques (voir, pour référence, Malevil, de Robert Merle), le long métrage réussit ce qu'il entreprend et propose plusieurs scènes d'action efficaces tout au long du film.
Les jeunes acteurs démontrent suffisamment de charisme et de talent, tandis que le réalisateur Wes Ball s'acquitte de sa tâche avec efficacité à défaut de faire preuve de beaucoup d'inventivité. Il est toutefois en mesure de créer de forts moments de tension lors des scènes d'action en plus de donner à l'ensemble un look stylisé assez convaincant. Un travail bien fait, du moins jusqu'à la finale, décevante, qui semble plus préoccupée par un éventuel deuxième film que par la résolution de cette intrigue-ci.
Le problème, c'est que la crédibilité et l'efficacité du long métrage dépendent justement de sa résolution. On peut (voir à ce sujet la série Lost) empiler les mystères, les revirements et les dangers assez longuement et sans véritable effort si on n'a pas à expliquer les motivations de qui que ce soit... On ajoute, presque aléatoirement, selon notre bonne convenance, des éléments de tension, et on n'a pas de compte à rendre. Pourquoi les personnages posent-ils les gestes qu'ils posent? The Maze Runner se termine avec plus de questions que de réponses, ce qui pourrait laisser croire que les créateurs ont « triché », du moins si les responsables de l'expérience dont sont victimes ces jeunes garçons et dont nous sommes témoins ne se justifient pas au sein de l'univers interne du long métrage dans les films subséquents.
Le fait que les « cauchemars » de Thomas et Theresa s'imbriquent si difficilement dans l'intrigue et que la finale tombe à plat sont autant de symptômes de ce problème qui ne sera pas réglé avant la sortie d'un deuxième, voire d'un troisième film. Ce n'est pas viable pour un long métrage que de dépendre autant d'autres oeuvres qui pourraient bien ne jamais exister.