Niki

Évocation vibrante de la jeunesse d'une figure majeure de l'art contemporain. Projet desservi par des contraintes budgétaires et juridiques. Mise en images soignée. Jeu entier et frémissant de C. Le Bon.

Charlotte Le Bon rend éminemment perceptible la fragilité et le désir de vivre de ce roseau pensant tandis que Damien Bonnard incarne avec doigté le côté terrien de ce constructeur de machines à rêver.

Ce film n'est pas un simple biopic, mais un hommage à l'émancipation féminine et à la force intérieure, où chaque épreuve devient un tremplin vers une liberté nouvelle. Céline Sallette réussit, avec une économie de moyens et une grande délicatesse, à faire de Niki un portrait introspectif, où la souffrance et l'art se rejoignent pour offrir une puissante renaissance.

Faute de chambouler la matière même d'un film sagement chronologique, la nécessité de dynamiter les codes reste ici pure théorie.

Céline Sallette brosse avec fougue et brio l'éclosion artistique de Niki de Saint Phalle, étonnante Charlotte Le Bon.

Niki manque cruellement des tableaux et sculptures, dont Céline Sallette n'a hélas pas obtenu les droits de reproduction. Mais la cinéaste en tire une force : faute d'oeuvres, c'est une artiste à l'oeuvre qu'elle filme.