Bienvenue chez les Ch'tis a une bien plus grande valeur anthropologique que cinématographique. Les liens sentimentaux entre ces Ch'tis, exclus de la nation française à cause de leur accent d'habitants, et les Québécois sont évidents. Ridiculisés mais fiers, accueillants (pour compenser, peut-être?), on partagera en plus quelques rires et peut-être une bière ou deux avec ces Ch'tis, avant de rentrer sagement chez soi pour corder le bois pour l'hiver. Pas trop, parce que 0,08 c'est vite atteint et que trop de Ch'tis (le film, pas les humains), c'est comme le reste, ça saoule.
Philippe Abrams, directeur à la poste, souhaite plus que tout être muté dans une succursale de la Côte d'Azur. Cela ferait plaisir à sa femme et à son fils, et il le mérite bien. Mais à la suite d'une grave erreur, il est plutôt muté dans le Nord, à Bergues, où il fait froid toute l'année et où on parle un dialecte incompréhensible, le « chteumi ». À sa grande surprise, il y est bien accueilli et ses préjugés s'avèrent non-fondés. Mais sa femme, qui a refusé de l'accompagner, ne veut rien entendre...
Les acteurs sont tous talentueux sans jamais étonner; Kad Merad et Dany Boon sont drôles lorsque nécessaire, rigolos autrement, mais jamais plus catholiques que le pape, plus drôles que le Saint-Esprit ou plus divins que Dieu lui-même. Du bon travail, bien fait, mais du travail quand même. Le résultat est aussi professionnel qu'on pouvait l'espérer, mais n'enflamme pas les passions plus qu'il ne le faut. Bienvenue chez les Ch'tis a une durée, elle est légitime, ne lui en demandons pas d'avantage, car au-delà de l'étrangeté de cette langue colorée, il n'y a que peu d'humour dans Bienvenue chez les Ch'tis. De l'humour drôle, c'est-à-dire.
Dany Boon, natif de la région et réalisateur du film, dirige bien ses collègues comédiens même lorsqu'il s'agit d'ajouter un peu d'émotion et d'amour dans ce mélange à gâteau qui ne prendrait pas si chaque quantité n'était pas rigoureusement mesurée et respectée. C'est du travail bien fait avec un joli glaçage, mais comme on l'aura déjà senti à la lecture de cette critique qui s'empêtre (déjà!) dans les métaphores boiteuses, ce n'est pas très enivrant. Pour le dire cruellement : on s'en fout. Complètement.
Certaines situations sont plus inventives que d'autres; entre autre cette escapade dans les rues de Bergues à vélo, ivres morts, des deux personnages principaux. Une visite au restaurant et les bêtes préjugés des Français du Sud envers cette région incomprise dessinent quelques sourires, préludes à un petit plaisir modeste qui se partage en famille et qui divertit sans blesser personne.
On peut facilement passer un bon moment avec les Ch'tis tellement les objectifs sont modestes. C'est ce qui va sans doute arriver, mais franchement, il n'y a strictement rien de mémorable dans ce petit voyage amical à Bergues, petite ville sans histoire qui profitera bien plus que le cinéma de la popularité de ce film touristique plus américain qu'Hollywood. L'idée est rentable, on la reverra. Bahhhhh...
Bienvenue chez les Ch'tis a une bien plus grande valeur anthropologique que cinématographique. Les liens sentimentaux entre ces Ch'tis, exclus de la nation française à cause de leur accent d'habitants, et les Québécois sont évidents. Ridiculisés mais fiers, accueillants (pour compenser, peut-être?), on partagera en plus quelques rires et peut-être une bière ou deux avec ces Ch'tis, avant de rentrer sagement chez soi pour corder le bois pour l'hiver. Pas trop, parce que 0,08 c'est vite atteint et que trop de Ch'tis (le film), c'est comme le reste, ça saoule.