Il est très difficile pour un critique, ou même simplement pour un adulte, de se prononcer objectivement sur Winnie the Pooh. En plus de ne pas être le public cible, il est particulièrement ardu, voire impossible, de se mettre dans la peau de ces derniers; les enfants en bas âge étant très instinctifs, spontanés. On peut évidemment porter un jugement rationnel sur l'oeuvre en considérant la qualité des images, de la narration et l'accessibilité du discours, mais la véritable valeur de la production se trouve dans le regard de l'enfant, elle est incompréhensible pour l'adulte, mais éminemment puissante, presque magique pour les bambins, fascinés de voir leurs personnages préférés prendre vie sur grand écran. Bien que d'émettre une opinion purement raisonnable est une tâche quasi-inconcevable, certains critères théoriques, certains incontournables, nous permettent d'évaluer le long métrage et nous confirment systématiquement son efficacité.
Des films d'animation qui s'adressent uniquement aux enfants sont de plus en plus rares, les compagnies s'efforçant de plaire aux parents tout comme à leur jeune progéniture. Peut-être même n'y a-t-il que Walt Disney - avec ses personnages célèbres et charmants - qui peut prendre un risque aussi grand. Ce nouveau Winnie the Pooh est une oeuvre que tout adulte souhaite présenter à ses gamins; pas de violence, pas d'idées suggestives, pas de morales douteuses, qu'une histoire facile à saisir, sans prétention, qui dévoile l'importance de l'amitié et du partage.
La mythologie qui entoure Winnie et ses alliés est bien ancrée dans l'imaginaire collectif; qui n'a jamais été séduit par l'ourson gourmand qui voue un culte obsessif au miel ou par l'âne dépressif et hypocondriaque qui ne voit jamais le positif d'une situation, au contraire son ami l'hyperactif Tiger qui se croit invincible? On a même donné vie à un ballon - objet qui impressionne grandement les enfants - pour le faire intervenir sur le dénouement. Chacun des personnages apporte son grain de sel à cette histoire qui renferme plusieurs péripéties que les plus petits sont en mesure de suivre même s'ils ne comprennent pas entièrement la trame principale. Plusieurs chansons entraînantes et gaillardes accompagnent également le récit pour conserver l'attention limitée des marmots. Des jeux de mots ingénieux, des événements en lien avec les phrases, les paragraphes et les interactions des protagonistes avec le narrateur de l'histoire permettent au film de se différencier et d'apporter un aspect pédagogique bienvenu. On n’insiste jamais sur la démarche didactique, mais on réussit tout de même à éduquer l'enfant, à lui inculquer de nobles valeurs et des notions pratiques.
Plutôt que d'utiliser les images générées par ordinateur - technique à laquelle la plupart des productions animées ont recours de nos jours -, l'équipe de Winnie the Pooh a préféré s'en tenir aux dessins traditionnels, ce qui donne un résultat honnête et d'autant plus éloquent. Le film, qui ne dure que 69 minutes, nous prouve que nous n'avions ni besoin de technologies révolutionnaires, ni besoin de 3D pour générer de la magie et livrer un produit efficace et compétent. Des protagonistes attachants et une histoire inventive suffisent amplement.
Ce nouveau Winnie the Pooh est une oeuvre que tout adulte souhaite présenter à ses gamins; pas de violence, pas d'idées suggestives, pas de morales douteuses, qu'une histoire facile à saisir, sans prétention, qui dévoile l'importance de l'amitié et du partage.
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