Ce n'est pas parce que la version féminine de The Hangover, Bridesmaids, a rencontré un énorme succès qu'il faut faire des versions féminines de toutes les productions, et ce n'est pas non plus parce que les films de buddy cop ont connu une certaine popularité dans les dernières années (21 Jump Street) qu'il s'agissait d'une bonne idée d'en produire un nouveau. The Heat ne réinvente rien, il se contente de reprendre les mêmes clichés qui ont été exploités des millions de fois dans des longs métrages du même genre par les années passées. Mais ça, on s'en doutait déjà lorsque l'on a vu la première bande-annonce en janvier dernier dans les salles de cinéma.
Sandra Bullock reprend ce personnage qui a tant plu au public dans Miss Congeniality (on dirait même qu'elle a la même coiffure et les mêmes costumes que dans la comédie de Donald Petrie) et Melissa McCarthy se contente pour sa part d'incarner le seul personnage qu'on lui permet de jouer; la grosse irrévérencieuse et déplacée qui casse des gueules et boit de la bière. Un duo qui n'a rien de bien prometteur pour du renouveau et de l'audace. Bullock et McCarthy sont le reflet même de cette production sans âme, chapeautée par un réalisateur qu'on aurait pu croire différent (après le succès de Bridesmaids), mais qui s'avère interchangeable, comme beaucoup d'autres dans le milieu.
L'histoire n'a aucune importance dans ce film uniquement conçu comme un engrenage pour de l'humour de premier niveau. On y retrouve ici de distinguées métaphores de vagin, de subtiles blagues de couilles et quelques situations truffées de gags faciles et de cascades mal orchestrées. Ce film contient aussi probablement la pire explosion de l'histoire du cinéma. Même celles des années 60 et 70 étaient mieux réussies que cet effet spécial qui semble avoir été produit dans le fond d'un garage par des amateurs avec l'application Action Movie sur leur iPhone.
Le public n'a pas non plus l'occasion de s'attacher aux personnages, d'abord parce qu'ils sont décrits de manière très sommaire et ensuite parce qu'ils sont si stéréotypés qu'ils finissent par nous agacer. La policière rustre de Boston issue d'une famille de cinglés et l'agente du FBI protocolaire qui était la rejet de son école secondaire, ce n'est pas ce qu'on pourrait qualifier de protagonistes originaux et attirants. Il faut exagérer les choses dans un film comme celui-ci, je suis bien d'accord, mais il y a d'autres manières de faire dans la démesure et l'excès que de réutiliser toujours les mêmes clichés, et on pensait (naïvement) que Feig l'avait compris...
Comme c'est souvent le cas, les meilleures jokes de The Heat se trouvent dans la bande-annonce; ne vous déplacez pas pour le reste, il n'en vaut pas la peine. Si vous avez envie de vous dérider, relouez Bridesmaids ou même Miss Congeniality, qui sont beaucoup plus efficaces que cette nouvelle comédie bourrée de poncifs et dont l'histoire atteint des sommets d'insignifiance impressionnants.