Les similitudes entre A Walk to Remember et Midnight Sun sont effarantes : une adolescente atteinte d'une maladie incurable, surprotégée par son père, s'éprend d'un garçon de son quartier et vit une idylle parfaite et enviable malgré ses maux. Cerise sur le gâteau, dans les deux cas, la jeune femme malade chante admirablement bien et s'y connaît en astronomie. Évidemment, il n'est pas question de plagiat ou de copie ici, il ne s'agit quand même pas de la même histoire, mais les ressemblances sont si flagrantes qu'il est difficile de visionner Midnight Sun sans se rappeler de la timide Jamie Sullivan, jouée par Mandy Moore dans l'adaptation de 2002 du roman de Nicholas Sparks.
Midnight Sun est inspiré d'un film japonais, intitulé Taiyô no uta. Dans cette adaptation américaine, Bella Thorne et Patrick Schwarzenegger (oui, le fils de l'autre) incarnent deux tourtereaux devant surmonter de graves épreuves. Les deux comédiens sont relativement habiles dans leur rôle respectif, mais le ridicule de l'ensemble ne leur permet pas de briller. Avec Midnight Sun, on rejoint un niveau de quétainerie rarement atteint dans ce genre de productions. Tout est exacerbé. Leur amour est tellement subit et intense qu'il est difficile à croire, la maladie chronique (bien qu'on nous dit qu'elle ne peut être contractée que par une personne sur un million) est absurde et la plupart des décisions de la protagoniste manquent de fondement et de logique.
Il faut quand même avouer que je n'ai pu me retenir de verser quelques larmes, mais je considère qu'elles m'ont été tirées de force. Le réalisateur utilise tous les moyens à sa disposition afin de nous faire craquer. Musique de circonstance, répliques crève-coeurs et plans déchirants sont à l'honneur. Nous avons même droit à un montage final de moments heureux pour ajouter à l'ambiance fleur bleue qui nous étouffait déjà avec sa forte odeur vanillée.
Personne n'aurait été surpris d'apprendre que Midnight Sun soit le travail de Sparks, qui nous offre chaque année un film à l'eau de rose pesant. Ceux qui aiment pleurer au cinéma et qui n'en ont rien à faire du manque d'originalité et d'individualité d'une oeuvre pourraient être intéressés par la proposition de Scott Speer. Je compare Midnight Sun à A Walk to Remember, mais il faut savoir que, quand j'ai vu A Walk to Remember à 16 ans, j'avais plutôt apprécié l'histoire d'amour impossible entre Landon et Jamie. Comme quoi, le kitsch ne tue pas, au contraire. À vous de savoir si vous êtes dans le bon état d'esprit pour accueillir autant de romantisme à 2 ¢.