Le secret du succès des comédies romantiques se trouve essentiellement dans la chimie entre les deux acteurs principaux. Quand le spectateur a du mal à croire en l'attirance et l'attachement que développent et entretiennent les protagonistes, c'est peine perdu, même si le scénario est bien ficelé et romantique à souhait. Dans Anyone But You, Sydney Sweeney et Glen Powell s'avèrent relativement convaincant, même si on a vu mieux dans l'histoire de ce genre de productions à l'eau de rose.
Le film suit Bea et Ben qui se rencontrent par hasard dans un café et passent la nuit ensemble. Au petit matin, Bea quitte l'appartement de Ben avant que celui-ci se réveille. Consciente de son erreur, elle revient sur ses pas, seulement pour constater qu'il la dénigre aux yeux d'un ami. Les deux ne se revoient pas pendant six mois, avant d'apprendre que la soeur de Bea épouse une des amies de Ben en Australie. Ils sont donc forcés de passer du temps ensemble alors que tous les invités du mariage résident sous le même toit. D'abord incapable de se supporter l'un l'autre, ils feront mine d'être amants pour faire plaisir à leur famille et amis, qui sont agacés de les voir sans cesse se chamailler. Leur mensonge leur permettra de se rapprocher et de réapprendre à se connaître.
Comme vous pouvez le constater, il n'y a rien de bien révolutionnaire dans cette trame. N'importe quel spectateur aguerri verra chaque fois les situations se dessiner de façon très peu subtiles. Bien que pour réussir une bonne comédie romantique, il faut exécuter chaque étage d'une récette sans trop en déroger, les scénaristes peuvent quand même se permettre quelques fantaisies afin de rendre l'exercice un peu moins scolaire. Ilana Wolpert et Will Gluck sont, par contre, restés dans les sentiers battus avec Anyone But You.
Ce qui permet souvent à ce genre de long métrage sentimental de se démarquer, c'est l'humour. Slapstick, vulgaire, ironique, il y a plusieurs façons d'aborder la comédie afin de rendre le voyage attrayant. Ici, on pérégrine vers différents styles sans en assumer un complètement. Résultat : aucune blague atteint vraiment la cible. Les situations burlesques (une tarantule dans les fesses, une femme qui éteint sa robe en feu, vraiment?) deviennent rapidement ridicules et lamentables.
Et si nous étions ailleurs dans la comédie romantique en 2023 (bientôt 2024)? Et si on avait plus de de versions LGBTQ+ comme les excellents Love, Simon ou Bros? Ou des films qui ne se terminent pas par un baiser langoureux à l'opéra de Sydney, mais par une séparation saine et consensuelle? Bon, c'est moins romantique, mais ce serait nouveau, certainement. Chose certaine, Anyone But You n'a rien d'inédit. Un beau gars et une belle fille tombent amoureux sous le soleil de l'Australie en maillots de bain. Même si c'est banal, ça peut très bien fonctionner pour les irréductibles du genre. Si vous avez envie de vous détendre avec un film pas compliqué qui vous mettra la chanson « Unwritten » de Natasha Bedingfield dans la tête pendant des jours, Anyone But You est le choix parfait pour vous (et on ne vous jugera - presque - pas).