Au-delà du fait des incohérences chronologiques (elle avait quelle âge, Heather, en 1974?), du traitement absurde des forces policières (fouiller une maison avec son iPhone, vraiment?), d'une finale absurde repoussant les limites du ridicule (cousin ou pas, Leatherface a quand même tué son chum et ses amis), ce qui nuit vraiment à Texas Chainsaw, c'est la minceur de ses enjeux (et non de ses héroïnes) et sa réalisation brouillonne.
Dans un film comme celui-ci, il ne s'agit pas de savoir si les personnages secondaires mourront (à peine peut-on se demander comment), mais bien de savoir combien de temps on peut retarder leur mort sans perdre l'attention des spectateurs; de savoir combien de temps on peut tourner les coins sombres d'une maison effrayante alors qu'un tueur fou rôde dans les environs sans décapiter quelqu'un. Dans le cas précis de Texas Chainsaw (pas besoin de préciser qu'il y a un massacre, c'est assez clair), on a tellement peu de choses à dire, tellement peu de personnages d'ailleurs (et ils sont si simplistes) qu'on n'a d'autre choix que d'étirer et d'étirer leur calvaire pour atteindre une durée acceptable (91 minutes).
Cela rend toutes les mises à mort interminables, surtout lorsqu'elles sont justifiées par les décisions douteuses de personnages profondément imbéciles et exempts de tout questionnement moral; que faut-il penser de cet avocat assez irresponsable pour donner les clés à Heather sans l'aviser de la présence d'un tueur sanguinaire à la scie mécanique au sous-sol? Personne n'a de conscience civile au Texas (c'est un autre débat)?
Parlant de choses qui existent, il faut souligner la prestation des acteurs, en particulier celle d'Alexandra Daddario (si ce film est en 3D, elle en a deux à elle seule), vue dans Percy Jackson & the Olympians: The Lightning Thief, et de Tania Raymonde, découverte dans Lost. On comprend bien que c'est le concept du film d'horreur que d'avoir une ou plusieurs belles personnes à regarder, mais jusqu'où peut-on pousser l'exploitation bêtement sexuelle de leurs attraits? Ce n'est même pas traité avec humour comme le faisait Piranha, c'est bêtement plaqué là, incontournable, inévitable, et cliché.
Texas Chainsaw n'est pas le pire film d'horreur qu'on puisse regarder. Même que, dans la première partie, certaines scènes sont assez bien trouvées et démontrent une certaine cohérence. C'est la deuxième partie qui accumule les gaffes et qui fait tout oublier ce qu'il y avait de réussi dans cette proposition de John Luessenhop. Cela dit, il est possible d'aller voir ce film simplement pour regarder Alexandra Daddario courir dans tous les sens (et monter les escaliers) et se cogner dans tous les objets aux alentours. Si vous y allez, ce devrait être pour cette seule et unique raison (et surtout pas pour avoir peur).