La mythologie grecque est excessivement riche et complexe. Chacun des personnages a sa relation bien définie avec l'autre et une histoire qui lui est propre. Au coeur de cette dite société allégorique, Thésée est à l'origine du mythe du fil d'Ariane - une corde qu'une princesse aurait déroulée dans un labyrinthe pour permettre au héros de l'Attique de combattre le Minotaure et de retrouver la sortie. Dans Immortals, cette utopie - centrale dans l'histoire de Thésée - est représentée bêtement par un coup de couteau dans le mollet qui lui permet, grâce à son sang qui s'écoule sur le sol, de sortir sans embûche. Cette omission volontaire, cette substitution inconséquente (pourquoi l'appeler Thésée si c'était pour déformer son mythe), n'est que l'une des choses qui dérangent dans ce film de Tarsem Singh, tourné entièrement à Montréal.
Dès la première bataille, on sent l'influence de 300; les ralentis contrôlés, la brillance de l'image et l'infatigable violence. Par contre, les Spartiates (développés dans 300) étaient un peuple reconnu pour leur fièvre au combat, ce qui n'est pourtant pas le cas des Attiques. Si les décapitations, l'extraction de viscères et les immolations n'avaient été présentes que lorsque les Dieux se mêlent de la guerre, peut-être que cette sauvagerie serait davantage justifiée, mais, malheureusement, on utilise ici la violence comme un banal divertissement, sans contexte. Tout le scénario semble avoir été construit autour de ces instants de bestialité. Si l'issue n'est pas une bataille, le problème est rapidement résolu; il suffit de briser un rocher avec un maillet pour trouver l'arc d'Epires que cherche sans relâche le roi d'Hypérion, et s'évader d'une prison gardée par une dizaine de gardes armés jusqu'aux dents est un jeu d'enfants.
On semble également avoir laissé beaucoup trop de latitude au département des costumes; surtout le ou la concepteur(trice) des chapeaux. Si vous croyez qu'il y a une limite à ce qu'on peut imaginer avec un couvre-chef, détrompez-vous, Immortals prouve que l'absurdité n'a pas de frontières. Comment peut-on prendre Poséidon au sérieux quand il est coiffé de cornes et de nageoires dorées, ou le roi d'une armée impétueuse chapeauté par des pinces de homard et des dents de requins?
Les décors, même s'ils sont pour la plupart recréés par ordinateur, déconcertent moins que les costumes. Le royaume des dieux, bien que sommaire et restreint, est bien mieux que celui proposé dans Clash of the Titans où les personnages étaient baignés d'un flou inconséquent et bercés par une luminosité accablante. L'énorme travail de postproduction (on clame à tout vent que le film a été ENTIÈREMENT tourné dans la métropole québécoise, mais la majorité du travail s'est fait en salle de montage) a été bien exécuté. Évidemment, comme c'est le cas généralement dans ce genre de production, l'écran vert est utilisé à l'excès, mais le résultat reste acceptable en comparaison à bien des oeuvres précédentes.
En visionnant pour la première fois la bande-annonce d'Immortals, tous étaient conscients des limites de ce film et de son pauvre résultat. C'est pourquoi il est peut-être moins déchirant de constater son échec. Même si la finale nous laisse supposer un deuxième opus, sans subtilité ni pudeur, gageons (ou souhaitons; selon le point de vue) que Thésée ne combattra plus d'ennemis - humains ou immortels - à nouveau au grand écran.
On semble également avoir laissé beaucoup trop de latitude au département des costumes; surtout le ou la concepteur(trice) des chapeaux. Si vous croyez qu'il y a une limite à ce qu'on peut imaginer avec un couvre-chef, détrompez-vous, Immortals prouve que l'absurdité n'a pas de frontières.
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