Dans un film pour adolescent, il ne faut pas s'attendre à un quotient intellectuel très élevé, ni à une réflexion sur l'humanité et ses travers. Rien n'empêche, par contre, de passer un bon moment.
Les films pour les jeunes sont légion sur les écrans de cinéma, suffit de penserà la trilogie American Pie, un succès monstre, ou à d'autres films mal-connus qui ont rarement l'appui des critiques et un succès-public mitigé, à cause des limites de l'auditoire visé. C'est sans doute parce que rien, dans un tel film, ne pousse à réflexion, ni n'interpelle des émotions profondément ancrées dans le côté obscur des spectateurs.
Mais, cette fois-ci, les choses sont quelque peu différentes. Le réalisateur, Luke Greenfield, à qui l'ont doit (ou reproche, c'est au choix) The Animal, avec Rob Schneider, a décidé de prendre une autre voie pour exploiter son sujet, à l'influence pornographique avouée et admise dès le départ.
Un fois que cette influence est acceptée, il faut voir, pour apprécier le film à sa juste valeur, l'effort qui a été fait pour rendre le scénario crédible, franchement efficace, et parsemé de rebondissements qui, pour une fois, ne sont pas empruntés à d'autres productions. Sans oublier que l'humour reste minutieusement disposé à travers cette histoire abracadabrante d'un jeune homme qui voulait devenir Président, et de sa voisine actrice porno.
Les personnages sont colorés, intéressants et malheureusement sous-développés; j'aurais adoré connaître les raisons qui poussent une jolie jeune fille comme Elisha Cuthbert à devenir actrice pour des films de X. Mais, si ces explications ont été omises dans le film parce qu'elles l'auraient rendu ridicule ou risible, le réalisateur a fait le bon choix.
Avant de parler de Cuthbert, mentionnons la performance absolument fascinante de Tomothy Olyphant et la petite mine modeste, mais amusante, de Emile Hirsh dans le rôle de Matthew. Les autres personnages, très secondaires, supportent efficacement le bon déroulement du récit et permettent une fluidité à toute épreuve du film qui, malgré son heure et cinquante minutes, passe très vite.
La mirifique, sublime, Elisha Cuthbert, dans le rôle de Danielle, la voisine, offre une prestation solide qui, sans passer à l'histoire, demeure du début à la fin crédible, efficace. Elle passe de la petite fille tourmentée et menue à la femme contrôlante avec une aisance surprenante, et sa beauté, tout est dans l'attitude, jaillit de l'écran comme le ferait un geyser de Nouvelle-Zélande.
Un film qui réunit un scénario crédible, des acteurs à toute épreuve et un rythme efficace et qui laisse sur les lèvres un sourire de satisfaction après sa projection a toutes les chances de plaire, surtout lorsqu'on ne s'attendait à rien de bon.
Dans un film pour adolescent, il ne faut pas s'attendre à un quotient intellectuel très élevé, ni à une réflexion sur l'humanité et ses travers. Rien n'empêche, par contre, de passer un bon moment.
Contenu Partenaire