Les amateurs de films d'horreur seront certainement déçus par cette proposition abracadabrante des studios Blumhouse. Cette histoire d'île fantastique qui peut réaliser le plus grand fantasme de ses invités, mais qui transforment irrémédiablement ceux-ci en cauchemar, n'a ni queue ni tête. Dès qu'on pense avoir un peu compris le concept, on nous arrive avec un nouveau revirement décousu qui complexifie encore davantage la loufoque idée de base. Bientôt, on est tellement concentré à tenter de comprendre les rouages de l'histoire qu'elle ne nous effraie plus du tout.
Il y a peut-être quelques bonnes idées, déposées ici et là, mais elles sont rapidement noyées par les nombreux clichés du cinéma d'horreur qui entachent le récit de façon malsaine. À un certain moment, on devient curieux de découvrir comment on parviendra à conjuguer toutes ces histoires en une conclusion commune, mais ce n'est parce que nous sommes happés par le suspense du film, c'est plutôt parce que nous sommes consternés par ses imbroglios.
Les personnages sont aussi exaspérants que l'histoire. Cette jeune femme qui veut se venger de celle qui lui faisait la vie dure à l'école, ce policier qui rêve d'être dans l'armée, cette femme qui regrette certaines décisions de son passé et ces deux frères qui ne veulent que s'amuser sans tracas; ils sont tous pathétiques et prennent des décisions stupides qui causeront leur perte. Les acteurs qui les incarnent n'arrivent malheureusement guère à leur donner un peu de substance. Seule Portia Doubleday, dans le rôle de la bully du secondaire devenue adulte, se démarque un peu du groupe.
Blumhouse's Fantasy Island est une déception sur toute la ligne. Le film nous fait rigoler quand il devrait nous effrayer et nous décourage quand il essaie tant bien que mal de nous décrocher un sourire. L'idée n'était pas complètement dénudée d'intérêts, mais il aurait fallu prendre davantage le temps de la développer avant de se lancer dans la production.