Ceux qui ont eu de la difficulté avec la maternelle trouveront peut-être leur compte dans L'île de Nim, festival des clichés les plus aberrants du cinéma, d'animaux exotiques - et drôlement intelligents - et d'interprétations maniérées. Jodie Foster, qui ne fait pas grand chose de bon depuis quelques années, ne se sortira pas de son marasme avec ce conte à dormir debout, dont l'appréciation sera inversement proportionnelle à l'âge des bambins installés devant l'écran.
Nim vit avec son père Jack, scientifique reconnu, sur une île déserte du Pacifique. Alors qu'il est parti en mer pour ses recherches, Nim reçoit un courriel de son héros préféré, Alex Rover, qui est justement en panne d'inspiration... Mais Alex Rover est plutôt une écrivaine effrayée à l'idée de quitter la maison, qui décidera d'aller aider Nim. Pendant ce temps, cette dernière doit repousser des plaisanciers venus se détendre sur son île secrète.
Dès l'introduction maladroite, le ton est donné. Simple, enfantin, le film s'adresse à un public extrêmement jeune et aborde la vie avec l'attitude correspondante : il y a, d'un côté, la petite Nim, qui n'a pas froid aux yeux, et Alex Rover, écrivaine peureuse qui refuse de sortir de chez elle. Avant de se transformer en Maman, j'ai raté l'avion! de petite envergure, le film misait sur les plantes exotiques, les animaux exotiques et l'attitude exotique pour montrer des gens s'envoyer des courriels et les lire à voix haute.
Le problème de l'électricité est réglé en deux temps, trois mouvements ou presque, en tout cas autant qu'il en faut pour escalader un volcan et redescendre. La papa, Jack, rendra jaloux tous les autres papas avec ses habilités surhumaines - il peut se bâtir une hélice avec quelques bouts de ficelle. Évidemment, les enfants ne verront là rien pour écrire - bon, barbouiller - à leur mère (qui sera juste à côté), et c'est bien dommage. L'accablante simplicité avec laquelle on divise le monde : d'un côté les peureux, de l'autre les pas-peureux, est loin de faire dans l'originalité, mais n'égale quand même pas la finale - inespérée! - où tout le monde est heureux, amoureux, soulagé. Difficile de croire que les films qui ont fait la jeunesse de la génération précédente, aujourd'hui parents, étaient aussi simples. Pas impossible, cependant. Presque le syndrome du banc de neige; non, les bancs de neige n'étaient pas plus grands quand on était jeunes, c'est nous qui étions plus petits. Même principe avec L'île de Nim, mais sans la neige.
Les interprétations peu convaincantes sont, encore une fois, dans le même ton : oubliez toute subtilité, misez plutôt sur les petites leçons de vies. L'otarie dansante - et vraiment grossière - n'arrive pas à assurer un aspect humoristique constant, pendant que Jodie Foster gesticule en criant fort et en ayant l'air ridicule. Gerard Butler ne fait pas beaucoup mieux, dans deux rôles aussi surprenants l'un que l'autre. La petite Abigail Breslin, qui était de Little Miss Sunshine, joue avec énergie mais ne semble pas spécialement convaincue.
En déversant autant de fiel sur un film de si petite envergure, on ne peut faire autrement que de se demander si on ne fait pas preuve de mauvaise foi. Les enfants apprécieront-ils? Toujours difficile à déterminer. Mais il y a une différence entre puéril et enfantin, et L'île de Nim passe continuellement d'un à l'autre.
Ceux qui ont eu de la difficulté avec la maternelle trouveront peut-être leur compte dans L'île de Nim, festival des clichés les plus aberrants du cinéma, d'animaux exotiques – et drôlement intelligents – et d'interprétations maniérées. Jodie Foster, qui ne fait pas grand chose de bon depuis quelques années, ne se sortira pas de son marasme avec ce conte à dormir debout, dont l'appréciation sera inversement proportionnelle à l'âge des bambins installés devant l'écran.