Wow. Je crois que cela faisait longtemps qu'un film d'à peine 100 minutes m'avait semblé si long. The Other Woman est une catastrophe. Il pourrait même être utilisé comme instrument de torture à critiques tellement sa capacité à faire fondre des cellules importantes du cerveau humain est prodigieuse. « Dites-moi où est caché l'argent, sinon je vous force à écouter The Other Woman! ». Et je suis une fille, imaginez quel effet cette pratique aurait sur un homme... Bon, je m'emporte. J'exagère peut-être un tantinet, mais ce film est tellement prévisible, tellement conventionnel et remâché qu'il provoque en moi une frustration difficile à contenir.
Déjà, l'idée de maîtresses qui se rencontrent par hasard et qui décident de se venger de l'homme qu'elles fréquentent est plutôt banale. Mais, ce n'est pas suffisant de revisiter une nouvelle fois une histoire cent fois racontée, il fallait qu'on ressasse aussi tous les vieux trucs pour punir l'amant maudit; la crème à raser dans le shampoing, les hormones dans le milkshake, le laxatif dans le verre d'eau, et j'en passe.
L'humour employé dans le film est en un de situation, et encore là, nous n'avons pas droit aux situations les plus originales. Du caca de chien, une chute du toit, un talon haut cassé et des culbutes pour faire entrer une fille saoule dans un taxi... Rien de bien nouveau et de très excitant. On ressort aussi ici tous les stéréotypes des relations de couple; la femme aimante et naïve à la maison, le vieux père qui couche avec des fillettes de 20 ans, l'avocate brillante célibataire qui s'éprend du mauvais gars.
À bien y réfléchir, il n'y a qu'une chose de rafraîchissante dans The Other Woman, une seule chose qui justifie l'étoile et demie accordé au film, et cette chose est Kate Upton. Ce mannequin, qui a entre autres posé pour le Sports Illustrated, est adorable dans ce rôle de la sympathique dumb blonde. Son arrivée tardive au sein de la narration est un profond réconfort. Elle parvient même, grâce à sa bonhommie réconfortante, à décrocher quelques rires discrets. Malheureusement, on ne peut pas dire la même chose des performances de Cameron Diaz et de Leslie Mann, qui paraissent sur le pilote automatique.
On ne s'attend évidemment pas à un chef-d'oeuvre du septième art quand on s'entasse dans une salle pour voir une comédie romantique américaine, mais on peut au moins espérer que ce ne soit pas un ramassis de tout ce qu'Hollywood nous a livré (de meilleur et de pire) dans le genre au cours des dernières années. La réalisation aussi est très formaliste. Aucune tentative de se démarquer des autres, autant visuellement que scénaristiquement.
The Other Woman est une catastrophe. Je le répète. Mais (parce que oui, il y a un mais), les gens riaient. Oui, la salle, presque comble en ce jeudi soir, riait à gorge déployée. Donc, peut-être est-ce moi le problème en fin de compte. Peut-être n'ai-je rien compris à l'humour subtil du duo Mann-Diaz. Peut-être que les culbutes et les blagues de chien qui lèche la brosse à dents de l'infidèle sont suffisants pour un divertissement réussi. Rendu là, vous seul pouvez en juger.