Ce type de cinéma a ses adaptes inconditionnels. Des cinéphiles pour qui le succès se mesure en litres de sang et en meurtres sordides, et qui ne sauraient être déçus quand on leur promet de l'hémoglobine en quantitié. Mais depuis des années déjà, le cinéma d'horreur a perdu ce qui a fait ses heures de gloire : l'épouvante. Halloween n'est pas effrayant. Il est dégoûtant, tout au mieux. Il est aussi risible et insultant, parce qu'il prend les spectateurs pour une belle bande d'imbéciles.
Le petit Michael Myers, un soir d'Halloween, assassine cruellement son beau-père, sa soeur et son petit ami et un camarade de classe qui l'intimide. Il est arrêté puis placé dans un institut psychiatrique, où il est soigné par le Dr. Samuel Loomis. Mais, quinze ans plus tard, Myers s'évade et part à la recherche de sa plus jeune soeur, qu'il avait épargnée quinze ans plus tôt.
Ce personnage principal dont les motivations sont mystérieuses - et les moyens pour y parvenir encore plus douteux - est, bien sûr, résistant aux balles, capable de briser des chaînes et d'enfoncer des portes, et malgré ses 275 livres peut se déplacer sans attirer l'attention. Les meurtres? Personne n'entend rien puisqu'ils écoutent tous de la musique après avoir forniqué - priez pauvres pécheurs! - et mourreront, presque toutes, à demi-nue, en criant, sans penser à s'enfuir parce que - ô malchance! - on les a blessées à la jambe. N'importe quoi.
L'introduction, qui ose expliquer les motivations de Michael Myers, est particulièrement manichéenne et pourrait passer pour un réquisitoire pour la vengeance et la justice qu'on fait soi-même. Le coup de l'enfance malheureuse n'est pas très créatif non plus, autant que les dialogues ultra-stéréotypés des alcoolique, danseuse, nymphomane et méchant écolier qui côtoient le pauvre Michael et qui nuisent à son épanouissement.
On en oublie presque la présence Malcolm McDowell, qui a déjà été un excellent acteur, mais qui semble ici accablé et gêné par tant d'idioties à débiter en un peu moins de deux heures. Il faut le voir se confondre en excuses et prendre tout le blâme de « l'échec Michael Myers »... Une chose que devrait faire Rob Zombie, dont la réalisation peu inspirée est presque gênante. La caméra bouge tout le temps et sans raison et ne daigne même pas montrer ce sang et ces coups de couteau qu'on venait voir.
Possiblement l'un des pires films de l'année. Confus, ridicule, maladroit, rien n'est bon dans cette reprise sans saveur d'un film-culte. Même sans comparaison avec l'original, Halloween est un échec, trop obnubilé par son succès à venir pour présenter un travail rigoureux et montrer un peu de respect envers ce public qui ne demande qu'à être séduit. Ou alors tout le monde a mal compris et Halloween est une comédie, une parodie pleine d'humour et d'ironie sur les lieux communs du film d'horreur. Ce doit être ça, c'est la seule explication.
Ce type de cinéma a ses adaptes inconditionnels. Des cinéphiles pour qui le succès se mesure en litres de sang et en meurtres sordides, et qui ne sauraient être déçus quand on leur promet de l'hémoglobine en quantitié. Mais depuis des années déjà, le cinéma d'horreur a perdu ce qui a fait ses heures de gloire : l'épouvante. Halloween n'est pas effrayant. Il est dégoûtant, tout au mieux. Il est aussi risible et insultant, parce qu'il prend les spectateurs pour une belle bande d'imbéciles.