Ghost in the Shell et The Fifth Element de Luc Besson partagent une atmosphère et un ton similaires. Puisant davantage dans l'aspect technologique de la science-fiction (cyberpunk) plutôt que dans le fantastique, le nouveau film de Rupert Sanders est un véritable délice pour les yeux. Visuellement, Ghost in the Shell a bien peu de défauts. Malheureusement, on ne peut pas en dire autant de son scénario, troué, mou et fastidieux.
Tout au long, on ressent l'intention des scénaristes de faire passer un message, mais jamais ils n'insistent suffisamment pour nous convaincre de quoi que ce soit. Le film aurait pu être porteur d'un discours militant contre le progrès technologique et l'intelligence artificielle, mais il passe toujours à côté du propos. Le long métrage manque de spiritualité, une chose qui aurait permis de l'élever au-delà du chef d'oeuvre visuel et lui insuffler une profondeur et une âme. Parce que le film, il faut l'avouer, manque cruellement de personnalité et de charme. Il s'avère interchangeable et oubliable.
Après une prémisse écrite, puis une courte introduction dépeignant les origines de la protagoniste en laboratoire, le film nous plonge dans l'action, au coeur d'un conflit entre une compagnie de robotique et un mystérieux pirate informatique décidé à détruire chacune des têtes dirigeantes de ladite entreprise. Major (Scarlett Johansson) aura la mission de retrouver le détracteur et de le détruire. En cours de route, elle constatera que ceux qui l'ont créée lui ont menti et qu'elle n'est pas ce qu'elle croyait être.
L'actrice Scarlett Johansson s'efforce d'insuffler une âme torturée à son personnage, mais son acharnement, trop évident, ne convainc personne. Sa façon de marcher - courbée, rigide, tendue - n'aide en rien à la crédibilité de son personnage; une femme dont le cerveau a été inséré dans un corps robotisé. Le Danois Pilou Asbæk incarne un allié attachant, physiquement très proche du personnage des bandes dessinées, comme vous pouvez le constater ci-dessous :
Des robots-tueurs geishas, des hologrammes publicitaires de la taille des gratte-ciels, des équipements de combats invisibles, des yeux en caméras infrarouges et des télécommunications par télépathie; Ghost in the Shell nous offre un univers original qui n'est pas complètement étranger aux classiques du genre, à commencer par Blade Runner. Il faut dire que Ghost in the Shell emprunte aussi certains gros plans à la bande dessinée (précisons que Ghost in the Shell est tiré d'un manga japonais), ce qui lui donne un aspect singulier.
Ghost in the Shell possède effectivement une belle coquille, mais manque de contenu pour compléter cette belle apparence. Les irréductibles de ce genre de film cyberpunk passeront certainement un bon moment, mais pour les autres, l'expérience sera plus laborieuse.