Endless Love est un film d'amour comme on en a vu des centaines, voire des milliers au cinéma; une belle jeune femme naïve, vouée à un brillant avenir, s'éprend éperdument d'un garçon peu fréquentable. Le père tente de les séparer, des dizaines d'évènements catastrophiques viennent entraver leur histoire d'amour passionnelle, mais jamais les tourtereaux ne cessent de s'aimer, parce que l'amour (à 17 ans) c'est plus fort que tout. Comme c'est la Saint-Valentin : nous sommes peut-être plus enclins à pardonner que de telles sornettes nous soient encore rabâchées, mais ça ne fait pas de Endless Love un bon film pour autant.
Si au moins il y avait, dans ce film, une once d'originalité (et ne me dites pas que le film est inspiré d'un livre et que c'est donc l'auteure du roman qu'il faut critiquer parce que je vous répondrai que personne n'a forcé Hollywood à en faire une (ré)adaptation - Endless Love avait déjà fait l'objet d'une adaptation cinématographique auparavant). On nous présente ici tous les clichés du genre, et même plus. L'équipe du film semble d'ailleurs croire que l'eau prend une place importante au sein d'une relation amoureuse puisque nous avons droit, en plus du classique baiser sous la pluie, à une bataille de baloune d'eau, à une fête au lac, dans la piscine, un moment romantique dans le bain, et, évidemment, tout ça accompagné d'une musique mielleuse pour nous faire croire à un bonheur incommensurable.
Peut-être que des personnages secondaires moins conventionnels auraient pu sauver la mise (ou du moins, édulcorer l'ensemble), mais le père autoritaire, la mère compréhensive, le frère décédé (qui apporte un drame nécessaire à ce genre de production sentimentale), l'ancienne petite copine vilaine et le meilleur ami fidèle ne font que confirmer l'abrutissement de l'oeuvre. Tout ça mêlé à quelques rires niais, des situations embarrassantes qui deviennent des moments mémorables et des excès de folie (comme entrer par infraction dans un zoo le soir) justifiés par l'inexpérience et la spontanéité de l'adolescence et nous avons droit à une mixture sucrée qui nous donne des maux de ventre.
Gabriella Wilde est la parfaite jeune femme douce et naïve dont la production avait besoin. Il est difficile de critiquer son talent d'actrice, puisqu'elle ne fait pas preuve de beaucoup de nuances dans ce film (ce qu'il ne veut pas dire qu'elle n'en possède pas), mais Wilde possède irrémédiablement le physique de l'emploi. Alex Pettyfer n'est pas d'un grand naturel non plus. On ne croit pas à son « passé trouble » et on a aussi du mal à reconnaitre la force de l'amour que son personnage prétend entretenir pour celui de Wilde. Ils forment un beau couple visuellement, mais on n'envie pas la passion (souvent exagérée) qui les unit.
Il semble qu'on ait voulu faire un Roméo et Juliette moderne avec Endless Love, ce genre d'histoire d'amour impossible qui traverse les âges. Malheureusement, il est fort probablement qu'il ne faille qu'une petite semaine à Endless Love pour tomber dans l'oubli.