C'est vraiment dommage. La bande-annonce de Home nous promettait un autre film d'animation original de Dreamworks, mais, malheureusement, les Boovs sont plus prévisibles qu'irrésistibles comme on s'y attendait. Il y a énormément de déjà-vu dans le long métrage de Tim Johnson, plusieurs moments qui nous rappellent un passage similaire dans un autre film du même genre.
À titre d'exemple, j'étais incapable, personnellement, d'oublier les ressemblances effarantes entre le chef des extraterrestres qui utilise les différents objets du monde des humains à des fins absurdes (comme prendre un pneu comme chapeau) comme le faisait le personnage d'Alexis Martin dans le film québécois Dans une galaxie près de chez vous 2. Et comme le Capitaine Smek est doublé par Guy Nadon, et que Martin et Nadon ont des intonations similaires, l'effet de parenté en était décuplé. Entendons-nous, nous ne parlons pas ici de plagiat (il est peu probable que les Américains se soient inspirés de l'oeuvre de Claude Legault), mais les analogies entre Home avec d'autres productions sont nombreuses et, tristement, assez difficiles à écarter.
Le langage particulier des petits extraterrestres aux oreilles en tentacules qui changent de couleur selon leurs émotions amusera certainement les enfants. « Un jour de congelé », « un parfum inconnu », « frôler l'épouvantail » et « en voie d'extincteur » font partie des jeux de mots qu'emploient le personnage principal, un petit Boov du nom de Oh, qui est rejeté par ses semblables parce qu'il est trop différent. Home prône d'ailleurs beaucoup la différence et la confiance en soi. Il dénonce le rejet et encourage l'échange et la communion. Les valeurs traditionnelles d'amitié, de fraternité, de courage et de franchise font aussi partie de la trame de Home.
Le long métrage laisse très peu de place aux adultes, comme certains films l'avait préconisé récemment. Il y a énormément d'éléments dans Home qui attireront l'attention des enfants; une voiture volante qui fonctionne à la slush (!!), des extraterrestres qui se déplacent dans des bulles de savon, des chansons entraînantes de Rihanna et une protagoniste féminine dégourdie et culottée. Ce qui risque peut-être de moins leur plaire, ce sont les situations plus tristes et délicates qui adviennent à la fin du film (j'ai même personnellement versé une larme...).
Même si la plupart des meilleures blagues et séquences se retrouvaient dans la bande-annonce, Home reste un divertissement pertinent pour les enfants, qui n'ont, avouons-le, que faire de la qualité de la campagne marketing et de la compétence des bandes-annonces. Les adultes, eux, auraient préféré davantage d'audace, mais ne peuvent s'empêcher d'admettre le pouvoir attractif de Oh et l'efficacité du personnage de Tip.
Home n'est certainement pas le meilleur film d'animation de l'année mais il ensoleillera certainement vos vies de simples humanoïdes terrestres.