Adapter la franchise de livres Chair de poule au grand écran n'était pas une mauvaise idée. Rejoindre autant les enfants friands d'horreur que leurs parents, qui ont vécu l'âge d'or des oeuvres de R.L. Stine, pouvait effectivement donner lieu à une réussite commerciale. Mais peut-être aurait-on dû s'en tenir à une seule production. Alors que Goosebumps était appréciable, alliant allègrement nostalgie et modernisme, ce deuxième essai s'avère un échec lamentable.
D'abord, la réussite du premier chapitre reposait en grande partie sur les épaules de Jack Black, qui offrait un R.L. Stine théâtral et crédible. Mais, dans ce deuxième volet, l'acteur n'apparaît que quelques petites minutes à la toute fin. Il ne peut donc pas empêcher le massacre du pantin, tant au sens propre qu'au sens figuré. L'idée de faire de M. Méchant Garçon (Slappy) le vilain principal de cette histoire n'était pas une mauvaise idée en soi puisqu'il est l'un des monstres les plus terrifiants de l'univers de Stine (j'ai fait, personnellement, beaucoup de cauchemars étant enfant à cause de cette marionnette diabolique!), mais il ne possède visiblement plus le mordant d'antan.
Les jeunes acteurs - Jeremy Ray Taylor, Caleel Harris et Madison Iseman - ne sont pas suffisamment bons pour sauver la production du désastre. Évidemment, on ne peut pas dire que les textes qu'ils ont à réciter en imposent. L'histoire - celle d'une marionnette qui veut transformer toutes les décorations d'Halloween en créatures maléfiques pour s'en faire une famille - manque d'originalité et d'intensité. Même lorsque le pantin disparaît mystérieusement et qu'on comprend qu'il pourrait se trouver n'importe où, le public n'en est pas plus ou moins angoissé. Le rire démoniaque de la poupée donnait des frissons dans le dos à l'époque, mais aujourd'hui, il est plus ridicule qu'effrayant (et ce même si on prend en considération le fait que nous n'avons plus 8 ans et que la traduction vient indéniablement pervertir le personnage).
Alors que dans le premier volet, les personnages secondaires représentaient un élément fort, ici, ils sont ridicules, à commencer par Mr. Chu, le voisin excentrique, joué par Ken Jeong. Il n'est pas drôle, seulement bizarre. Même chose pour la mère qui joue de façon décalée. L'intention des scénaristes était peut-être ici de faire des adultes des personnages anormaux, au contraire des enfants auxquels on peut aisément s'identifier, mais, si tel est le cas, ils auraient dû insister davantage pour ne pas qu'on soit à ce point agacés par leur légère perversion.
Comme on s'adresse à de jeunes enfants, il n'y a pas de sang ou de violence graphique dans ce film. Si une bombe explose dans les mains d'une étudiante, elle s'en sortira un peu échevelée et couverte de cendres, un peu comme dans les cartoons. L'aspect le plus intéressant de la production reste l'animation. Les effets spéciaux employés pour transformer les décorations et costumes d'Halloween en monstres sont plutôt réussis.
Goosebumps 2: Haunted Halloween est un cauchemar éveillé; les personnages vivent une nuit d'horreur alors qu'ils tentent d'éviter de se faire dévorer par des monstres et le spectateur se retrouve au coeur d'un mauvais rêve alors qu'il doit subir une douloureuse torture audiovisuelle. Parions (et espérons) que ce second chapitre sera le dernier de la franchise...