Captain America : The First Avenger ne m'avait pas beaucoup plu. Je dirais même que c'était le film de la franchise Marvel qui était le moins arrivé à me rejoindre. Je crois que c'était le mélange entre l'histoire (Deuxième Guerre mondiale) et le fantastique (Red Skull et sa technologie surnaturelle issue des Dieux scandinaves) qui m'agaçait le plus... Quoi qu'il en soit, j'avais certaines appréhensions envers le nouveau Captain America, je craignais que les deux heures quinze soient aussi pénibles que celles de son prédécesseur. Heureusement pour moi, et pour lui, ce nouveau film est bien différent du premier. Déjà, l'action se déroule à notre époque, donc le risque d'anachronismes est beaucoup moins grand, et les possibilités de croisement entre les différents univers des agents du S.H.I.E.L.D., plus aisés.
Comme la mythologie de Marvel est très vaste (tellement vaste qu'il y aura toujours quelqu'un pour se plaindre de l'absence d'un protagoniste ou de la mauvaise interprétation par les scénaristes d'un autre), chacun des films de la série fait d'adroits clins d'oeil à l'univers de ses confrères superhéros. Ce nouveau Captain America met en vedette, en plus de Steve Rogers, Natasha Romanoff alias Black Widow. Scarlett Johansson livre, à nouveau, une sublime performance dans la peau de ce personnage important, seule femme dans un monde d'homme. Et quelle femme! Elle ne se laisse pas marcher sur les pieds et possède la même force de caractère et des capacités physiques comparables à ses camarades masculins. C'est définitivement ce personnage qui ressort le plus du lot. Chris Evans est habile dans le costume de Capitaine America et Sebastian Stan fait un bon vilain torturé, mais il ne brille pas à l'écran comme l'interprète de Black Widow.
Comme le dernier Captain America date de 2011, la suite devait faire un petit retour en arrière question de mettre le public en contexte. La manière utilisée par les scénaristes pour l'intégrer à l'histoire est très ingénieuse; Steve se souvient de certaines séquences de sa vie passée en visitant le musée Smithsonian à Washington, qui a dédié une exposition au Capitaine America. Une idée toute simple, mais ô combien efficace. Les effets spéciaux sont toujours aussi opérants (ce qui, évidemment, était prévisible) et la réalisation dynamique ne manque pas de nous tenir en haleine. Certains revirements narratifs parviennent même à nous étonner. La finesse des textes n'était peut-être pas ce que nous recherchions en premier lieu dans Captain America : The Winter Soldier, mais plusieurs risquent d'être étonnés par l'esprit des dialogues et l'intelligence de l'histoire.
Depuis Iron Man, l'humour s'est installé comme une donnée importante au sein de l'univers des Avengers. Personne n'a le sens de la répartie de Tony Stark (Robert Downey Jr.), mais les quelques vannes lancées par Steve Rogers ont de quoi décrocher des sourires dans les salles sombres, et même des rires plus sentis. Son petit carnet contenant les choses qu'il a manqué pendant sa congélation et qu'il a l'intention de rattraper donne le ton à l'aspect humoristique de l'oeuvre et nous fait sourire d'emblée. Les séquences d'action s'avèrent, elles aussi, d'une importance clé dans un film comme celui-ci, et les friands d'action seront servis puisqu'il ne faut pas attendre plus de dix minutes avant que les héros se lancent dans une poursuite enlevante.
Captain America : The Winter Soldier est du même calibre qu'un Iron Man, et pourrait même compétitionner avec The Avengers en terme de qualité, tant visuelle que scénaristique. Peut-être qu'il y a certains moments moins percutants que d'autres et des passages moins rythmés, mais de manière générale, le film de Joe et Anthony Russo nous fait passer un bon moment. Le long métrage pourrait même garantir le divertissement, ou argent remis. Il perdrait très peu au change. Personne ne peut prétendre s'ennuyer dans un film comme celui-ci, personne.