S'il y a bien une chose que le cinéma n'a pas encore comprise de lui-même, c'est bien la caméra. Comment expliquer la présence de ce « voyeur », doté du don d'ubiquité, qui entend tout et voit tout? Angles d'attaque veut participer au débat et propose de regarder un même événement selon les différents points de vue des personnes impliquées. Mais il ne va pas au bout de ces idées, contrairement à ce qu'avait fait Cloverfield plus tôt cette année dans l'incompréhension publique la plus totale. Cette fois-ci, c'est un film d'action et pas un monstre qui se cache derrière les murs et autres obstacles visuels du film, qui mise sur les coïncidences et sur le cardio de Dennis Quaid pour fonctionner. Plus invraisemblable que ça, tu meurs. Le gars des vues s'est surpassé.
La Président des États-Unis est attendu en Espagne afin de prononcer un discours sur la lutte contre le terrorisme. Mais avant qu'il ne prenne la parole, il est abattu par un mystérieux tireur qui déclenche la panique parmi la foule. Puis, deux détonations se font entendre, et le garde du corps du Président Tom Barnes doit tout faire afin de trouver les coupables et mettre un frein à leur plan.
D'abord, il y a beaucoup trop de points de vue dans Angles d'attaque. Le film est long à démarrer, les répétitions sont nombreuses et les petits secrets qui permettent de raviver l'intérêt s'installent trop lentement. L'introduction, le point de vue d'une équipe de télévision, est pourtant fascinante et donne un avant-goût des possibilités - qui demeureront inexplorées - du film. Une petite fille, jetée maladroitement dans l'action, vient ajouter une touche mélodramatique un peu ridicule pour la finale, inexplicable et pas très rationnelle. Très décevant, puisqu'elle aurait pu sauver la mise et faire basculer le film du côté des réussites.
Les motivations des personnages ne quittent jamais la profonde obscurité dans laquelle ils sont plongés au départ. La caméra tente souvent de prendre la place des personnages par une vision subjective qui est moins crédible et surtout moins rigoureuse que celle de Cloverfield. La caméra bouge beaucoup moins mais triche, montre des choses que le personnage en vedette dans le segment ne peut pas voir et cela est souvent franchement agaçant puisque le film prend le pari de dévoiler le mécanisme, ses écarts sont donc plus faciles à remarquer.
Une séquence très étrange dans la chambre d'hôtel du Président a aussi des échos politiques qui sont rapidement occis pour faire place à une poursuite, sinon enlevante, certainement parmi les plus rigoureusement improbables au cinéma. Le plan des méchants, qui ont des traits du Moyen-Orient - quelle coïncidence! - est extrêmement bien planifié et heureusement pour tout le monde qu'il fonctionne parce qu'il n'y aurait rien à dire ou à faire dans Angles d'attaque. Le gars des vues, encore lui.
Un film d'action dans la plus pure tradition. Les quelques fioritures visuelles et la grande prétention de vouloir utiliser la vision subjective (qui est, au demeurant, encore une bonne idée) ne fonctionnent pas vraiment, mais les performances énergiques des acteurs et le talent des Américains pour les poursuites et les explosions sauvent le film du désastre.
S'il y a bien une chose que le cinéma n'a pas encore comprise de lui-même, c'est bien la caméra. Comment expliquer la présence de ce « voyeur », doté du don d'ubiquité, qui entend tout et voit tout? Angles d'attaque veut participer au débat et propose de regarder un même événement selon les différents points de vue des personnes impliquées. Mais il ne va pas au bout de ces idées, comme l'avait fait Cloverfield plus tôt cette année, dans l'incompréhension publique la plus totale. Cette fois-ci, c'est un film d'action et pas un monstre qui se cache derrière les murs et autres obstacles visuels du film, qui mise sur les coïncidences et sur le cardio de Dennis Quaid pour fonctionner. Plus invraisemblable que ça, tu meurs. Le gars des vues s'est surpassé.