À la croisée des mondes - La boussole d'or est tiré d'une trilogie de livres qui, contrairement aux Seigneur des anneaux et Chroniques de Narnia de ce monde, ne date pas des années cinquante. L'auteur Philip Pullman a publié en 1995 ce premier tome, adapté pour le cinéma par Chris Weitz, le réalisateur de Folies de graduation. Si l'auteur n'a d'autre choix que d'être tributaire de Tolkien et Lewis, Weitz, lui n'était pas forcé de s'inspirer des travaux de Jackson et Adamson pour faire de son film une pâle copie sans véritable public cible. Trop violent pour les plus jeunes, et trop bête pour les plus vieux.
Dans un univers parallèle où chaque être vivant possède un deamon, un animal parlant qui marche à ses côtés, la jeune orpheline Lyra rêve de voyager vers le Nord. L'occasion lui est donnée lorsque la sournoise madame Coulter l'invite à l'accompagner. Mais Lyra, en possession d'une mystérieuse boussole d'or, doit être bien prudente afin qu'elle ne tombe pas entre de mauvaises mains. Heureusement, des bohémiens et un ours polaire en armure seront là pour l'aider.
L'histoire a apparemment été abrégée pour ce passage au cinéma. D'abord parce que les motivations des personnages sont souvent obscures et que les raccourcis scénaristiques sont nombreux. Il est profondément irresponsable de donner un objet précieux à quelqu'un qui ne peut pas s'en occuper, même en lui disant de ne le dire à personne. Et dire « qu'on te suit depuis toujours » est vraiment un peu trop simple; le cinéma doit montrer les choses, pas seulement les dire. Il est aussi un peu trop simple d'ancrer la nécessité d'une armure en faisant un parallèle plus que douteux avec « l'âme ». D'ailleurs, le livre abordait apparemment le thème de la religion de manière très sévère, mais le film, lui, n'en fait pratiquement pas mention, malheureusement.
La jeune Dakota Blue Richards, l'interprète de Lyra, manque de charisme et de confiance dans le rôle principal, qui exige qu'elle porte sur ses épaules beaucoup trop de responsabilités. Pourtant, sa naïveté consternante la mettra dans le pétrin plus souvent qu'à son tour et franchement, d'un point de vue de spectateur, ce n'est pas très convaincant, d'autant que le truc est éculé. Elle utilise sa boussole n'importe où alors qu'elle devrait être particulièrement prudente; ce n'est plus une question d'insouciance imputable à la jeunesse, c'est une déficience intellectuelle. On alors un vieux truc de scénariste pour faire progresser l'histoire.
Les effets spéciaux sont particulièrement bien réussis, tout spécialement une féroce bataille entre deux ours polaires qui est fabuleuse de réalisme. La réalisation pas toujours inspirée de Weitz a d'ailleurs beaucoup de difficulté à créer des ambiances mémorables autrement que par les effets spéciaux et les plans larges de panoramiques, et les soubresauts d'action sont souvent bien pâles face aux batailles à grand échelle de Narnia, par exemple, qui jouait dans les mêmes eaux. Même l'échauffourée finale, qui mise sur l'arrivée de renforts imprévus, fait presque sourire tellement rien n'est pris au sérieux dans ce film mi-enfantin, mi-bébête.
À la croisée des mondes - La boussole d'or est globalement bien décevant. L'histoire inégale sert d'introduction à une aventure bien plus grandiose, on le sent bien, et on en ressort insatisfait. Le réalisateur ne sauve pas non plus le film, et encore moins la jeune actrice principale. Une préface, tout au mieux, et encore là, c'est beaucoup de moyens déployés pour si peu...
À la croisée des mondes – La boussole d'or est tiré d'une trilogie de livres qui, contrairement aux Seigneur des anneaux et Chroniques de Narnia de ce monde, ne date pas des années cinquante. L'auteur Philip Pullman a publié en 1995 ce premier tome, adapté pour le cinéma par Chris Weitz, le réalisateur de Folies de graduation. Si l'auteur n'a d'autre choix que d'être tributaire de Tolkien et Lewis, Weitz, lui n'était pas forcé de s'inspirer des travaux de Jackson et Adamson pour faire de son film une pâle copie sans véritable public cible. Trop violent pour les plus jeunes, et trop bête pour les plus vieux.