Ça ne vaut pas vraiment la peine de dire que Transformers: Age of Extinction est l'un des pires de la série (anyway, c'est obligatoirement un des quatre pires, non?), tout le monde pourra s'en rendre compte de lui-même. Mais il est vrai de dire que la médiocrité du film dépasse l'entendement. On n'en finit plus d'être accablé par les calories vides qu'il propose, aux dépens de toute logique interne et même d'un récit cohérent. Juste des explosions et des bagarres, ça n'a pas d'intérêt, il n'en reste rien une fois le générique terminé. Si seulement c'était vite passé, mais non! À 165 minutes (2h45), Michael Bay veut pratiquement troller l'univers.
L'ADN de cette franchise, c'est le rapport complexe entre l'humour et l'action qu'on désigne parfois sous le nom de « divertissement ». Faute de mieux, on associe ce « divertissement » à du plaisir, lié à on ne sait trop quel phénomène physiologique qui donne un sentiment de bien-être quand deux robots géants s'éclatent la gueule (encore mieux s'ils ont enfourché un T-Rex-robot) au nom de l'humanité. Sauf qu'en invoquant des concepts philosophiques aussi simplistes qu'ils sont incohérents (c'est-à-dire très), Bay parvient même à se confondre lui-même.
Le premier film, Transformers, sorti en 2007, a l'air d'un chef-d'oeuvre à côté de celui-ci et laissait au moins une impression d'inédit. Dans Age of Extinction, les revirements semblent à peu près tous empruntés - ils sont en tout cas prévisibles, ou juste débiles - alors que des forces intergalactiques viennent évoquer les créateurs de l'univers et d'une race d'extra-terrestres mécaniques... qui fument des cigares (!?!).
Tant et si bien que cette accumulation de personnages et d'ennemis, en plus de complexifier inutilement l'histoire, finit par perdre toute son intensité dramatique. C'est sans compter les dialogues risibles qui parsèment le récit. Au final, les revirements, même étalés sur 2h45, ne parviennent pas à créer une histoire digne de ce nom, et c'est comme s'il ne se passait rien. Et l'humour ne peut sauver la mise.
Reste, évidemment, la démonstration d'un savoir-faire en effets spéciaux qui est surtout lié à l'argent investi qu'à la créativité des artisans. Quoique le travail est de toute évidence bien fait - on a droit à une surenchère d'effets par ordinateur qui ne se démarquent pas des trois premiers films - on n'y trouve pas de quoi repousser les limites d'une technologie qu'on commence à connaître. Transformers: Age of Extinction est peut-être la dernière relique du renouveau du cinéma des attractions qui fait passer la prouesse technologique devant la narration.
S'il reste des amis à Michael Bay après ça... il devrait tous les perdre en détruisant une partie de mon enfance avec Teenage Mutant Ninja Turtles, qui sortira en août. Pas de quoi s'enthousiasmer, donc. Évidemment, Transformers: Age of Extinction est l'un des pires films de la série. C'est aussi un des pires films de l'année.