Tous à l'Ouest : Une histoire de Lucky Luke donne rapidement l'impression de s'essouffler; les blagues répétitives demeurent toujours très enfantines tandis que le scénario peu inventif bourré de burlesque et d'invraisemblances ne rend même pas justice à la BD. Et les voix québécoises n'ajoutent pas la saveur qu'il faut pour rendre le film plus intéressant qu'il ne l'est.
Après leur évasion du palais de justice de New York, les Dalton en profitent pour cambrioler quelques banques et cacher leur magot dans une caravane. Mais Lucky Luke a tôt fait de les arrêter. Au grand plaisir des Dalton, cependant, il décide d'accompagner un groupe de paysans jusqu'en Californie pour les aider à prendre possession des terres qu'ils ont achetées. Lucky Luke accepte de traîner les Dalton, Jolly Jumper et Rantanplan avec lui sur la route périlleuse qui mène sur la côte Ouest.
L'humour du film, qui tombe même à plusieurs reprises dans le pastiche avec ses nombreuses références aux westerns classiques, est un mélange de slapstick - un humour physique qui fait tout subir aux personnages - et de fantaisies sonores trop appuyées et, encore une fois, très redondantes. Rien d'inventif ne vient se mettre sur la route de notre héros solitaire qui n'est pas plus épais que les feuilles de papier sur lesquelles il est habituellement dessiné.
L'abondance de clichés infecte mêmes les blagues qui deviennent de vulgaires petits gags raciaux sur les Indiens ou les Asiatiques. Ennuyant et répétitif - la poursuite dans les mines s'étire, mais s'étire... - le film ne prend même pas les Dalton au sérieux et les remplace rapidement par un autre méchant de faible envergure (c'est une manie des adaptations pour le grand écran ou quoi?) qui a lui aussi le souffle trop court pour accomplir le voyage. Les embûches sont prévisibles, les moyens pour s'en tirer aussi; même les enfants risquent de ne pas se sentir interpellés par les personnages.
Même les soi-disant références québécoises (limitées à une pointe lancée à Laval, à Gildor Roy, et aux accommodements raisonnables) ne peuvent rien pour cette insignifiance tellement ils sont peu nombreux. Dans cette optique, d'ailleurs, le ton franchouillard, même s'il est délibéré, sonne un peu faux tandis que les performances de Stéphane Rousseau, fade, et des membres de Rock et Belles Oreilles, inégaux, sont impersonnelles. Et tant qu'à adapter pour le Québec, aussi bien assumer et éliminer les jeux de mots du type « flingue/fringue ».
Tous à l'Ouest : Une histoire de Lucky Luke est ce type de film qu'on oublie rapidement (plus vite que son ombre?). Difficile de croire que tous ces excès permettront aux très jeunes enfants (qui sont les seuls susceptibles d'apprécier) de demeurer attentifs pendant plus d'une heure. L'ensemble est plus agaçant que drôle, et il faut même se forcer un peu pour y trouver une quelconque satisfaction. Mais ce dont on a vraiment envie, c'est de « se tirer » plus vite que son ombre.
Tous à l'Ouest : Une histoire de Lucky Luke donne rapidement l'impression de s'essouffler; les blagues répétitives demeurent toujours très enfantines tandis que le scénario peu inventif bourré de burlesque et d'invraisemblances ne rend même pas justice à la BD. Et les voix québécoises n'ajoutent pas la saveur qu'il faut pour rendre le film plus intéressant qu'il ne l'est.