Gold possédait tous les éléments (ou presque) nécessaires à un bon film : un acteur principal talentueux et charismatique, une intrigue convaincante, des décors époustouflants et une trame sonore transcendante. Mais l'oeuvre n'est pas à la hauteur. Elle n'est que le pâle reflet de ce qu'elle aurait pu être.
On a visiblement voulu refaire un Wolf of Wall Street avec l'histoire de ce prospecteur qui confie ses derniers dollars à un géologue qui croit avoir trouvé une mine d'or dans la jungle indonésienne. Malheureusement, le réalisateur Stephen Gaghan n'est pas de la trempe de Martin Scorsese. Même si, à mi-parcours, on devient absorbé par l'histoire de cet homme dépossédé qui réussit grâce à sa persévérance à remonter la pente, notre intérêt est vite dissous dans une intrigue mal ficelée et trouée. Ces hommes en costume qui arrive à mi-chemin avec des micros et des enregistreurs viennent d'où et que font-ils là? La chose nous agace jusqu'à ce qu'on nous donne la réponse, peu satisfaisante, à la fin. Il faut dire qu'on ne connaît pas tout à fait l'objectif du héros. Au-delà de cette quête d'or dans les sous-sols de l'Asie du Sud-Est, où veut-on en venir avec ce film? Le manque de personnalité et d'identité du long métrage est probablement aussi l'une des raisons de son demi-échec.
Matthew McConaughey, qui aura dû prendre 47 livres de graisse pour ce rôle, n'arrive pas à rendre son personnage suffisamment emphatique pour que le public s'identifie ou s'attache. Sa passion dévorante pour son métier de prospecteur et sa confiance inébranlable pour son ami Michael Acosta ne sont pas suffisantes pour nous embobiner, comme l'avait fait DiCaprio dans le film déjanté de Scorsese.
Malgré ses lacunes évidentes, Gold n'est pas complètement raté, au contraire. Les hauts et les bas de la vie de cet entrepreneur malchanceux restent intrigants et deviennent même fascinants par moment. Malgré son manque d'originalité, l'histoire possède plusieurs éléments intéressants, notamment au niveau de son aspect plus théorique de l'entrée d'une compagnie minière en bourse et de la relation avec ses investisseurs. Le sceau de « l'histoire inspirée de faits vécus » nous rend d'autant plus curieux, il faut l'admettre.
La fraude, l'escroquerie et les revers d'un capitalisme sauvage sont des sujets primés par le cinéma hollywoodien par les temps qui courent. Il s'agit d'un bon filon, certes, mais comme plusieurs se sont risqués sur ce terrain ces dernières années, il faut savoir exactement où creuser pour atteindre la mine d'or. Stephen Gaghan a fouillé au mauvais endroit...