Avec son intrigue générique et son drame placebo, Le jour où la Terre s'arrêta est certainement ce qu'Hollywood fait de plus simpliste et réducteur. Au lieu d'un film à message actuel et pertinent, on a droit à un ridicule lavage de cerveau à l'eau de javel où les placements de produits sont particulièrement insultants et où les personnages sont d'insupportables caricatures de ce que l'humanité sait faire de pire. Avec ces faux-sentiments enfoncés au fond de la gorge et un divertissement tout relatif (miné par un scénario inconsistant), Le jour où la Terre s'arrêta est un film anodin et très peu excitant.
En 1928, dans les hauteurs des montagnes, un homme qui ressemble à Keanu Reeves entre en contact avec une sphère luminescente. Bien des années plus tard, un extraterrestre qui ressemble à Keanu Reeves débarque d'une immense sphère qui s'est posée dans Central Park. Cet extraterrestre (qui a apparemment réquisitionné le corps de Keanu Reeves) va tenter de sauver la Terre en éliminant les humains. Accompagné par une scientifique et son fils adoptif, Klaatu - c'est le nom de l'extraterrestre qui joue le corps Kean Reeves dans le film - va amorcer ce qui pourrait bien signifier la fin de l'humanité. À moins que les humains le convainquent qu'ils peuvent changer... Duh! (s.v.p., se taper sur le front en lisant, merci). Klaatu est un piètre bluffeur, laissez-moi vous le dire.
Après plusieurs minutes d'une tension bâtie un peu maladroitement qui prévoit qu'un immense objet céleste va frapper la terre en plein Manhattan (coïncidence...), Le jour où la Terre s'arrêta est construit comme cette course contre la montre classique, mais où il n'y aurait que très peu d'enjeux. Klaatu, qui vient d'on ne sait où, arrive pour détruire l'humanité. Pourquoi alors prendre le temps de les aviser? Et s'il vient pour sauver les humains (ce n'est même pas très clair), pourquoi passer tout ce temps dans la forêt avec Jennifer Connelly? D'autant que le message est tellement, mais tellement clair qu'il devient de la prédictation.
Les comédiens appuient encore plus fort sur la plaie ouverte que laissent ces effusions toutes mélodramatiques de bons sentiments, de père mort et d'humanité repentante. Cette humanité implorante et faible qui prend toutes les mauvaises décisions au lieu de juste réfléchir. Il faut être extrêmement idiot pour aller bombarder une sphère venue de l'espace, de laquelle est sorti un robot invincible et un extraterrestre qui dit qu'il amène la fin du monde; pourtant, les personnages de Le jour où la Terre s'arrêta le font quand même. Ajoutez-y les innombrables clichés et les trames narratives secondaires peu (celle du scientifique reclus) ou mal (celle de cet enfant orphelin) exploitées, et le résultat est une confusion totale et un ennui partagé.
Ces comédiens sont les pauvres victimes de ce scénario déficient; si Keanu Reeves fait ce qu'il peut avec son impassibilité, Jennifer Connelly surjoue affreusement tandis que Jaden Smith, le fils de Will, est même plus intense que son père (contrairement à ce qu'on pourrait penser, ce n'est pas une bonne nouvelle). Le coup de l'attendrissement, dans des moments de troubles planétaires de la onzième heure, est la perfidie hollywoodienne par excellence; réduire les conflits mondiaux à une famille modèle, avec toutes les entorses à la logique que cela force, est un moyen archaïque, caduc, de manipuler un public qui ne demande qu'à être rassuré. Keanu Reeves est là pour ça.
Avec son intrigue générique et son drame placebo, Le jour où la Terre s'arrêta est certainement ce qu'Hollywood fait de plus simpliste et réducteur. Au lieu d'un film à message actuel et pertinent, on a droit à un ridicule lavage de cerveau à l'eau de javel où les placements de produits sont particulièrement insultants et où les personnages sont d'insupportables caricatures de ce que l'humanité sait faire de pire.