Bon... Le dernier chapitre. La conclusion - qu'on s'acharne à qualifier « d'épique » - de cette franchise inspirée des livres de Stephenie Meyer, une auteure dont personne n'avait entendu parler avant 2008. Les romans connaissaient tout de même une certaine popularité avant l'adaptation cinématographique, mais rien à voir avec le succès qu'ils connaissent depuis qu'on a associé des visages (ceux de Kristen Stewart et Robert Pattinson) aux deux protagonistes, des amoureux improbables, un vampire et une adolescente humaine. Mais y'avait-il un film meilleur que les autres? Un opus qui se démarquait particulièrement dans son esthétique ou, simplement, dans son histoire mieux ficelée? À mon humble avis, non. Il y a en eu un légèrement moins fort - New Moon avec ses loups-garous ridicules et son triangle amoureux qui l'était encore plus -, mais la plupart sont des oeuvres (très) légères remplies de clichés, d'inconséquences et d'imbroglios absurdes.
Mais qu'en est-il de cette conclusion épique (le terme me dérange vraiment)? Mis à part un revirement inattendu qui mérite d'être souligné, la cinquième et dernière mouture de la série est à l'image des autres; prévisible, parfois cocasse, mais trop souvent grotesque et paradoxale. Cette histoire d'enfant imprégné par un loup-garou, d'une humaine - qui donne naissance à une créature mi-vampire, mi-humaine qui grandit si rapidement qu'elle a bientôt cinq ans - que son copain doit transformer en immortelle pour l'empêcher de succomber à l'accouchement est, tout de même difficile à avaler, même si on se met dans la peau d'une adolescente de 15 ans à l'imagination fertile. Et c'est sans parler du père de la protagoniste, mère-vampire-bouclier-épouse, qui semble accepter toutes ces incongruités avec une curieuse aisance.
Les loups sont aussi laids qu'avant, quoique la transformation se soit légèrement améliorée depuis New Moon, et on ne peut passer sous silence le bébé le plus laid de l'histoire de l'humanité. J'espère fortement que l'enfant en question n'est pas un véritable bébé et qu'il est issu de la très mauvaise idée de combiner les visages de Stewart et de Pattinson pour produire un prototype humain, parce que sinon, quelque chose cloche chez cette petite fille... La première chasse de Bella manque également de réalisme, trop mécanique, et sa brillance au soleil est aussi pathétique et futile que celle de son amant. On en vient à se demander comment ont été dépensés les millions qui ont permis de faire ce film (dans les salaires?, dans les droits?) parce que les effets spéciaux sont de même qualité que ceux d'un film à très petit budget.
On ne peut pas vraiment reprocher à une franchise comme celle-ci une conclusion qui s'articule autour de la phrase suivante : « Il n'y a jamais existé un amour aussi grand que celui que j'ai pour toi », mais on a tout de même le droit de tressaillir devant tant de mélo-romance et de fastidieux stéréotypes. Au souhaite finalement à Bella et Edward beaucoup de bonheur, ailleurs que sur nos écrans.