Le réalisateur de Derrière les lignes ennemies et de Le vol du Phénix porte à l'écran, trente ans après l'original, un film sur l'arrivée sur Terre du fils de Satan, Damien. S'il ne réinvente certainement pas la roue, le film n'en demeure pas moins assez intriguant pour plaire aux inconditionnels du genre.
À six heures du matin, le sixième jour du sixième mois, l'ambassadeur Robert Thorn est appelé d'urgence à l'hôpital : sa femme vient de donner naissance à un enfant mort-né. Pour ne pas la traumatiser, il décide d'adopter, sous les conseils d'un prêtre, un enfant né presque en même temps dont la mère n'a pas survécu. Sauf que tandis que l'enfant grandit, sa mère commence à craindre pour sa vie, d'autant qu'il semble avoir une influence très malsaine pour les gens qui l'entourent.
On a décidé, pour faire thématique, de faire sortir La malédiction un mardi, ce qui est assez inhabituel, le 6 du sixième mois de la sixième année du millénaire. C'est bien la seule chose que ce film a d'original. Inspiré d'un film de 1976, La malédiction ne s'éloigne pas beaucoup de l'histoire classique, et emprunte à d'autres films d'horreur récents la plupart de ses qualités. En fait, La malédiction a souvent des airs de famille avec Destination ultime, ou même avec Da Vinci Code.
Le film délaisse toutes les thématiques morales et éthiques pour offrir quelques morts sanglantes, stratégiquement disposées pour raviver l'intérêt tandis que l'histoire s'enlise. Les liens avec l'actualité et une éventuelle prophétie sont maladroits, mais on néglige vite cet aspect pour se concentrer sur la vie de famille avec le fils de Satan. Après, on l'élimine complètement du récit, qui n'est jamais plus qu'une longue introduction. Même les séquences oniriques l'impliquant sont courtes, banales et sans saveur. Dommage également que l'on se désintéresse de l'histoire tandis qu'elle avance, qu'on a plutôt hâte de savoir comment elle se termine que comment elle se dénoue.
Ça, c'est pour ce qui cloche. Pourtant, La malédiction fonctionne sur d'autres aspects. Les acteurs offrent tous des performances compétentes, parfois un peu brouillonnées, mais le plus souvent dans la note. Dommage qu'on exploite pas plus à fond les possibilités du petit Damien, qui est ici presque sourd-muet, même si le regard du jeune acteur dégage certainement à lui seul une grande intensité. Julia Stiles est vite laissée de côté et devient un accessoire décoratif qui subit mais qui n'agit pas.
Les mécanismes de l'horreur sont efficaces même si on les installe sommairement. En fait, les sursauts sont nombreux, la musique très appuyée, mais on devait en espérer plus de la part d'un film avec le fils du démon. Une immense colère aurait pu être bien, mais pas l'habituel jeu du chat et de la souris ou une vulgaire attaque de chiens enragés ou de nounou.
En conclusion, disons simplement que La malédiction est tout ce qu'il devait être : effrayant par moments, sinon intrigant. Mais il n'est rien de ce qu'il aurait pu être s'il avait eu le courage de se dissocier du courant. Dommage aussi que "tout ce qu'il devait être" inclut aussi idiot parfois, et simpliste d'autres fois.
La malédiction est tout ce qu'il devait être : effrayant par moments, sinon intrigant. Mais il n'est rien de ce qu'il aurait pu être s'il avait eu le courage de se dissocier du courant.
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