******** The Woman in the Window est offert sur Netflix dès le vendredi 14 mai en version originale anglaise et en version française. ********
En raison de la pandémie, bien des films ont vu leur stratégie de parution être modifiée. C'est le cas de The Woman in the Window qui devait prendre l'affiche en salles sous la bannière Fox 2000, mais qui débarque finalement sur Netflix. Le long métrage, réalisé par Joe Wright, est inspiré du roman éponyme de A.J. Finn, paru en 2018.
On y suit l'histoire d'Anna Fox, une psychiatre pour enfants, qui souffre d'agoraphobie depuis un traumatisme. Elle ne quitte plus les quatre murs de sa maison new-yorkaise et observe attentivement la vie de ses voisins par la fenêtre pour se désennuyer. Lorsqu'elle est témoin d'un meurtre et que personne ne daigne la croire en raison de son profil psychologique instable, elle tentera de faire elle-même la lumière sur cette affaire.
Joe Wright établit rapidement une ambiance énigmatique captivante. Le réalisateur a opté pour un montage décousu, qui instaure une forme de démence fascinante à son film. Ce découpage irrégulier engendre aussi une certaine confusion, mais celle-ci n'est pas inintéressante, au contraire. On ne sait bientôt plus qui dit vrai et qui ment dans cette histoire, ce qui ajoute certainement au charme décalé de la production. Si l'on a parfois l'impression qu'on a tourné les coins ronds sur certains détails et que l'intrigue stagne, les revirements sont suffisamment spectaculaires pour nous amener à remettre en question nos présomptions et nous tenir en haleine jusqu'au bout.
Amy Adams porte ce huis clos énigmatique sur ses épaules. Les autres acteurs ont des rôles très secondaires en comparaison (même les vedettes Julianne Moore, Gary Oldman et Anthony Mackie ne font que de brèves apparitions). Adams est de toutes les scènes et exsude une folie envoûtante. On ne peut détourner notre regard de cette femme perturbée et fragile, convaincue d'avoir été témoin d'un crime sordide qui ne peut rester impuni. La direction artistique, sombre, lugubre, triste, illustre adéquatement l'état instable de la protagoniste.
The Woman in the Window n'est pas parfait, mais comme la pandémie n'a pas été généreuse en films de qualité, il représente néanmoins l'une des propositions les plus intéressantes depuis un certain temps.