Dora and the Lost City of Gold est une belle surprise! Nous avions très peu d'attentes face à cette adaptation de la populaire série animée pour enfants des années 2000 et nous devons avouer que nous avons été charmés par ce personnage d'un positivisme désarmant qui ignore les conventions sociales, s'entête à respecter ses propres valeurs et à ne pas se soumettre aux lois injustes de l'école secondaire... et de la vie. Dans cette ère du #metoo et de diversité culturelle, Dora est un modèle inspirant auquel bien des jeunes filles pourront s'identifier.
Le cinéphile - de tout âge - s'attache rapidement à l'héroïne. L'adolescence est une période difficile pour la plupart des êtres humains, mais pour une jeune femme élevée dans la savane avec ses parents explorateurs, c'est un cauchemar. Mais, plutôt que de le voir comme une épreuve insurmontable, Dora décide de rester elle-même et d'ignorer les commentaires désobligeants de ses semblables. Cette scène où elle danse comme un paon déguisé en étoile au bal de son école nous fend le coeur : pauvre chouette, elle n'a vraiment pas les outils pour survivre à cette jungle du secondaire... Mais, Dora finit par s'adapter, à sa façon. Isabela Moner livre une performance sans faute, tout à fait cohérente avec l'enfant joviale et intelligente dépeinte dans la série télévisée de Nickelodeon. Les autres jeunes acteurs sont aussi assez compétents, mais aucun d'entre eux ne s'avère exceptionnel comme Moner. On pourrait même dire que Diego, joué par Jeffrey Wahlberg, manque de charisme.
Bien que le traitement soit un peu vieillot, la qualité du visuel inégale et les textes parfois simplistes, on aime la manière avec laquelle le studio a choisi d'adapter Dora the Explorer : avec humour et candeur. On rit de bon coeur à plusieurs reprises dans ce film, qui ne se prend pas trop au sérieux. On aborde les aspects plus enfantins de l'oeuvre originale (les chansons, le fait que Dora demande à son jeune public de répéter après elle ainsi que l'anthropomorphisme) de manière satirique. Disons que la Dora animée, qui a été l'idole de tellement d'enfants à travers le monde, n'est jamais bien loin...
Dora and the Lost City of Gold est un film familial inventif, joyeux et rigolo. On aurait aimé que les ressources techniques de 2019 soient davantage exploitées (certains effets spéciaux laissent à désirer) et peut-être qu'on aurait pu resserrer certaines séquences trop longues, mais, dans l'ensemble, on peut dire que cette adaptation est à la hauteur de sa proposition originale. Ceux qui ont grandi avec Dora seront heureux de renouer avec le personnage, désormais adolescente, et ceux qui ne la connaissaient pas, ou presque pas, découvriront une petite exploratrice enjouée et déterminée qu'il est agréable de voir évoluer.