Le premier film de la série Destination ultime avait le mérite d'être original et effrayant. Le deuxième était de concordance à l'engouement du premier, le troisième n'était que du matériel réchauffé alors que le quatrième est une déception (presque) complète. Des situations grotesques, des personnages peu crédibles et artificiels, un scénario insignifiant, un univers prévisible - et tout ça en 3D -, c'est ce que nous offre le nouveau volet des aventures de ces adolescents destinés à mourir.
Nick O'Bannon a une vision d'un grave accident mortel lorsqu'il assiste à une course automobile avec ses amis. Paniqué, il sort du stade et s'aperçoit, à son grand désarroi, qu'il avait vu juste. Une voiture fonce dans l'audience et entraîne dans la mort la plupart des spectateurs. Nick, sa copine Lori et leurs amis Hunt et Janet croient avoir vaincu la mort mais elle reviendra les chercher un par un. Personne ne peut, semble-t-il, fuir sa destinée.
De nouveaux personnages (parce que les autres sont tous morts) mais la même histoire, les mêmes théories absurdes sur la prémonition et des situations encore plus biscornues que les précédentes. Une pièce de monnaie fait dérailler un lave-auto, une explosion a lieu dans un cinéma au moment où une bombe se déclenche dans le film projeté et une voiture frappe un protagoniste en pleine conversation (un classique tout de même) ; comment peut-on prendre ce genre de scénario au sérieux ?
On ne peut nier qu'il y a tout de même certaines scènes ingénieuses, bien que toutes très macabres. La franchise a cet aspect sinistre mais original de dénicher des méthodes de mise à mort hors du commun. Bien qu'on sache que cette fiction n'a de but que d'effrayer et de montrer de la chair et du sang, on aura sûrement en tête un jour ces images funèbres lorsqu'on entrera dans un lave-auto ou qu'on assistera à une course automobile. Même les navets peuvent marquer l'imaginaire.
La franchise a toujours su apporter une nouveauté, une trouvaille qui maintenait l'attention de ses adeptes. Avec la version DVD de Destination ultime 3, le public pouvait accorder la vie au personnage qu'il voyait à l'écran ou lui infliger la mort, ce qui changeait certains détails de l'histoire. Aujourd'hui, La destination ultime est disponible en version 3D, comme l'a été le film d'horreur Meurtres à la St-Valentin au mois de janvier dernier. Bien que la technologie n'en soit encore qu'à ses premiers balbutiements dans les cinémas conventionnels, la troisième dimension apporte un élément intéressant à un récit prévisible et inconséquent.
Maintenant que les manières de mourir les plus effrayantes ont été adaptées au grand écran, il serait grand temps de changer de thème. Malgré que l'histoire de base soit intrigante et merveilleusement lugubre, la quatrième variation sur le même thème laisse une impression de déjà vu plutôt dérangeante. La mort a encore frappé, mais on espère que c'est la dernière fois.