J'aurais aimé écrire autre chose. Pour toutes ces fillettes, et même ces femmes, en pâmoison devant ces personnages énigmatiques, pour cet auteur qui a réussi à fasciner une génération mollasse jusqu'à lui faire apprécier la lecture, ou simplement pour confondre ces êtres irréfragables si persuadés de la déconfiture cinématographique du long métrage de Chris Weitz... j'aurais voulu écrire autre chose. Mais je ne peux que me rentre à l'évidence : le deuxième opus de Twilight est aussi stérile, facile et prévisible que son prédécesseur, en plus d'avoir été cette fois impudiquement bâclé.
Dans ce nouveau chapitre, Bella est détruite face au départ soudain de son amour. Plus les mois s'écoulent, plus elle s'enfonce dans un état léthargique pour se protéger de la douleur du rejet. Mais lorsqu'elle découvre que, grâce aux sensations fortes, elle peut voir et entendre le vampire de ses rêves, elle décide de vivre sa vie dangereusement. Elle se procure deux vieilles motos et réclame l'aide de Jacob pour l'aider à les remettre en marche. Au contact de ce dernier, Bella se sent moins tourmentée, elle réapprend lentement à vivre. Mais les choses se corsent lorsque Jacob, suite aux traditions excentriques de sa tribu, se transforme un soir en loup-garou pour protéger la réserve indienne des attaques de vampires. L'adolescente devra donc faire un choix : son amoureux le vampire ou son meilleur ami le loup-garou.
La richesse des écrits de Stephenie Meyer offre d'innombrables possibilités d'interprétations, ces images sont fortes et circonstanciées et ces personnages sont aussi immodérés qu'attachants. Mais rien de tout cela n'apparait à l'écran. Certes, peut-être faudrait-il justifier les soupirs superficiels comme de l'intensité et les prairies en fleur comme de l'esthétisme, mais le spectateur n'est pas dupe. Bien que le roman ait été habilement scindé pour en faire un scénario efficace, chaque image transpire tout de même l'urgence du dépôt final; les effets spéciaux sont, pour la plupart, inhabiles et le jeu symétrique des acteurs est trop souvent inégal.
Le meilleur effet visuel demeure la transformation subite de Jacob en monstre poilu, présenté il y a déjà plusieurs mois dans la pré-bande-annonce. Les loups-garous bougent en général de manière saccadée et sont incommodément difformes. Mais le plus triste et pathétique reste les multiples scènes où la peau d'Edward brille comme la vitrine d'une boutique Swarovski... ridicule. Des abus de « quétainerie » pullulent d'ailleurs le récit. Comme si la teinte fleur bleue n'était pas assez agaçante, on nous assomme de bêtises comme un capteur de rêves, une gambade dans les champs et une récitation mécanique par Edward d'un passage de Roméo et Juliette.
Il est évident que le film connaîtra tout de même un immense succès, peu importe la qualité ou la valeur de ce dernier. De beaux gars aux torses sculpturaux (on remercie Photoshop au passage), quelques effets spéciaux marquants, une morale émouvante, tout ça accentué par l'engouement du livre qui s'y rapporte, et vous avez un succès instantané et des millions de dollars en poche. Pourquoi se forcer quand c'est si simple?
Bien que le roman ait été habilement scindé pour en faire un scénario efficace, chaque image transpire tout de même l'urgence du dépôt final; les effets spéciaux sont, pour la plupart, inhabiles et le jeu symétrique des acteurs est trop souvent inégal.
Contenu Partenaire