Borat Sagdiyev, journaliste kazakh réputé, débarque à New York pour faire profiter son pays du savoir-faire américain. Certainement un peu naïf, le reporter pose un regard déjanté sur les moeurs d'un pays qu'il ne comprend pas très bien. Ses difficultés d'adaptation deviennent rapidement le prétexte de cet humour vitriolique, qui cache sans véritable subtilité une critique sociale acerbe.
Tiré de l'émission télévisée Da Ali G Show, le personnage de Borat est créé de toute pièce - et le long-métrage de son collègue homosexuel Brüno est déjà annoncé - par son interprète, et s'évertuait, à la télévision, à rencontrer et à importuner des personnes réelles. La recette est la même, seulement ponctuée de quelques scènes scénarisées pour créer une trame narrative assez mince.
Sasha Baron Cohen, qui était le pilote français et homosexuel de Talladega Nights : The Ballad of Ricky Bobby, incarne donc ce journaliste en mission an Amérique avec son producteur pour le compte du gouvernement kazakh. À travers ses maladresses, Borat devient un miroir très sevère de la société américaine, prise à son propre jeu, qui en prend pour son rhume en terme d'homophobie, de racisme et de xénophobie. On ne manque pas d'écorcher l'interventionnisme américain et sa frénésie religieuse, dans des scènes où le malaise est au moins aussi présent que l'humour.
Borat a le mérite de paraître authentique à chaque instant. Et cela ne fait qu'ajouter au malaise de voir, même sans préjugés, un redneck affirmer qu'aux Etats-Unis aussi, on essaie de pendre les homosexuels; et il faut voir les réactions d'un entraîneur d'humour américain, d'une de bonnes manières, pour vraiment apprécier l'intelligence et la profondeur qui se dégagent de ce personnage unique. Qui n'a, en fait, pas de comparaison dans l'audace qu'il déploie, dans la désinvolture qu'il a devant l'adversité, malgré les nombreuses vulgarités.
Borat n'a que peu d'intérêt narratif, et malgré l'excellente performance de son acteur principal n'a que peu d'intérêt dramatique. On y trouvera plutôt de quoi se satisfaire dans l'humour effronté de son personnage principal, dans les situations diversifées et révélatrices qu'il propose, dans l'esprit de répartie qu'il développe, et dans le malaise que créent de nombreuses situations.
Présenter par l'humour a toujours été le meilleur moyen de faire voir, par la réflexion d'un miroir, les tares et les mensonges qu'on se raconte à soi-même. Il y a sans doute, dans chaque taquinerie, une once de vérité, or Borat ne pourrait pas être plus taquin. Dans sa mission divine en Amérique, il trouvera de quoi faire de son pays un endroit antisémite, misogyne, raciste et certainement très très drôle.
Borat Sagdiyev, journaliste kazakh réputé, débarque à New York pour faire profiter son pays du savoir-faire américain. Certainement un peu naïf, le reporter pose un regard déjanté sur les mœurs d'un pays qu'il ne comprend pas très bien. Ses difficultés d'adaptation deviennent rapidement le prétexte de cet humour vitriolique, qui cache sans véritable subtilité une critique sociale acerbe.