Treize ans après Pitch Black et neuf ans après The Chronicles of Riddick, ce nouveau film de David Twohy mettant en vedette le personnage d'ancien détenu/machine à tuer Riddick - défendu par le monolithique Vin Diesel - est entièrement dédié à l'idée de film de série B (ou C, ou D...) mêlant action, science-fiction et humour. Un genre extrêmement bien balisé avec lequel on est souvent indulgent et qui a une horde d'amateurs dédiés. Heureusement pour eux, Riddick est respectueux du genre, et sans dire qu'il révolutionne quoi que ce soit ou étonne d'une quelconque manière, le film fonctionne assez bien dans son genre.
Qu'est-ce que cela veut dire? Tout simplement que si on n'espère rien d'autre qu'un héros musclé qui affronte tour à tour des créatures créées par ordinateur puis des mercenaires sans cervelle, quelques femmes dénudées au passage et une sorte d'hommage à Alien, on risque de le retrouver dans Riddick. Mais rien de plus.
Si le film fonctionne, c'est qu'il est conscient de ses limites et qu'il préfère créer des ambiances inquiétantes plutôt qu'une surenchère d'effets spéciaux et de sang (excepté lors de la finale, qui est justement le passage le plus ennuyant). Ce n'est cependant pas grâce aux comédiens - pas même Diesel, qui maîtrise pourtant le rôle - qui sont tous cantonnés à des personnages génériques (lorsqu'ils ne servent pas simplement de chair à canon), ni grâce à la réalisation sans saveur.
C'est véritablement majoritairement grâce à l'ambiance, sans artifices, créée par une direction artistique solide et des effets spéciaux nombreux mais bien intégrés, que le film surmonte plusieurs longueurs et failles scénaristiques. En fait, le récit est dynamisé par le fait que, malgré qu'on soit dans un contexte connu, on a constamment l'impression que tout peut arriver. Parce que le héros n'est pas tout à fait le héros ordinaire, parce que les méchants ne sont pas tout à fait ceux auxquels on est habitués, parce que ce n'est pas tout à fait le film qu'on s'attendait à voir...
La conclusion passe cependant bien près de tout gâcher, alors qu'elle complexifie inutilement un récit qui était jusque là très simple (parfaitement simple, en réalité) et qu'elle s'étire bien trop longtemps, multipliant les revirements prévisibles. Tout au long du film, l'humour est omniprésent et efficace, même si quelques blagues ratent leur cible - d'autres sont tout bonnement déplacées.
Riddick est un film qui a su tirer profit de sa simplicité. Il accomplit bien certaines choses, en rate plusieurs autres, pour un résultat aussi moyen que possible. Satisfaisant si on sait exactement à quoi s'attendre.