L'histoire d'amour entre les chiens et le septième art remonte pratiquement à la naissance du cinéma. Au début des années 20, Warner est sauvé de la faillite grâce à Rintintin. Un clébard mythique qui allait engendrer un nombre incommensurable de suites et permettre au studio de devenir un des plus puissants d'Hollywood.
Warner n'a pas oublié cet animal à quatre pattes et il le ramène régulièrement à l'écran. Dans Max, le meilleur ami de l'homme joue encore au héros. En Afghanistan où il sert dans l'armée et chez lui au Texas. Devant le décès malheureux de son maître (Robbie Amell, qui ressemble à s'y méprendre à un jeune Tom Cruise) qui est tombé au combat, il est sauvé par sa famille et rééduqué par le fils adolescent (Josh Wiggins). C'est que Max, à l'instar du protagoniste d'American Sniper, est en état de stress post-traumatique et s'il ne se comporte pas bien, c'est la fourrière assurée. Mais avec de l'amour, de la patience et un foyer, rien n'est impossible.
Comme souvent dans ce type de production pour toute la famille d'où sont également issus Lassie, Benji et le Fidèle Vagabond, la bête poilue monopolise l'attention. Le berger malinois a un charisme fou et on ne voit que lui à l'écran. Il est capable d'être touchant à l'église, de soutirer des "ahhh!!" bien placés et même s'il n'est pas très crédible lors de combats de chiens, rien ni personne ne semble être capable de l'arrêter.
Alors pourquoi ne pas avoir fait un film muet avec Max qui apparaît dans toutes les scènes? Dès qu'il quitte l'écran, l'intérêt se volatilise complètement. Il y a plein d'humains aux comportements idiots qui se débinent des dialogues risibles, un scénario extrêmement mécanique qui s'échelonne sur près de deux heures et une réflexion patriotique sur la nécessité de combattre l'ennemi qui se trouve en territoire étranger ou domestique. Le tout avec des écritures didactiques au début et à la fin pour rappeler comment ces animaux sont primordiaux pour la patrie.
Le long métrage n'est pas seulement prévisible, il est surtout ennuyant. Le cinéaste Boaz Yakin (Safe, Remember the Titans) est incapable de mener de front différents genres - dramatique, familial, comique, suspense, romance - et lorsqu'il semble y parvenir, ces moments sont largement empruntés de Fresh qui demeure, 20 ans plus tard, encore son meilleur effort en carrière.
En plus d'oublier de diriger ses comédiens (Josh Wiggins paraît bien fade et il se fait régulièrement voler la vedette par Thomas Haden Church en père de service), le réalisateur n'offre pas une mise en scène très appliquée. Les séquences s'emboîtent un peu n'importe comment et il y a toujours une musique pompeuse pour annoncer ce qui va venir.
De quoi classer Max plus près d'un Beethoven et d'un Marmaduke que d'un White God ou un White Dog. Il y avait pourtant tous les éléments pour devenir un Deer Hunter canin. Cela aurait été mémorable, avec ou sans roulette russe!