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Passagers de l'ennui
Je suis dubitatif… Une impression d'avoir vu une tonne de films sur ce sujet dans ce style un peu daté dans les années 70 et 80, mais, bon, ça se laisse regarder, quelques beaux moments…
Magie nocturne.
Dès les premières images où une jeune fille contemple un ancien plan de métro où scintille son itinéraire comme c’était le cas à l’époque, on sent que l’on va être emporté par ce voyage. Il se passe un petit quelque chose qui ne va plus nous quitter. « Les Passagers de la nuit » ne manquera en effet pas de nous émerveiller durant près de deux heures dans sa bulle temporelle magnifique et éthérée. C’est le genre de film empli de nostalgie fait de petits rien qui nous comble du début à la fin. De ceux qui, sans savoir pourquoi, vous emporte par sa sincérité, sa justesse et sa tendresse. Traversé d’ellipses savamment conduites, cette chronique d’une époque révolue débute par l’élection de Mitterand en 1981 et se termine par sa réélection sept ans plus tard. On traverse donc les années 80, cette fabuleuse parenthèse enchantée, avec le sentiment constant de vouloir y retourner, loin de notre époque, devenue moche, folle et triste à force de totalitarisme sanitaire, de guerres ou de changement climatique. Une époque où les interdits étaient rares et où les gens semblaient plus heureux. On est face à un film qui fait du bien, beaucoup de bien.
De nous transporter quatre décennies en arrière et nous procurer des frissons de mélancolie est l’une des principales qualités de cette petite merveille de film. Le cinéma de Mikaël Hers suit une ligne cohérente, presque Rhomérienne. Il ressuscite les vestiges d’un cinéma disparu, jouant sur la corde nostalgique certes mais sans être un film musée où engoncé dans sa propre contemplation d’une période révolue. Pour ce quatrième film, son plus réussi et beau, il coche toutes les cases de ce que l’on pourrait nommer le cinéma de la vie. Déjà, « Ce sentiment de l’été » et « Amanda » nous avaient conquis mais « Les Passagers de la nuit » est encore plus impactant et fort. Une œuvre qui risque de décanter dans nos esprits pour ne plus nous lâcher avant longtemps. Presque hypnotique, le long-métrage nous envoûte par la grâce de ses images, de ses acteurs, de sa musique et des choses de la vie qu’il convoque. On pense un peu au dernier Audiard, « Les Olympiades » pour le ressenti éprouvé. Et quoi de mieux pour ce voyage nocturne que d’être bercé, en filigrane tout le long du film, par cette émission de radio nocturne présenté par Emmanuelle Béart et sa voix suave.
Hers filme Paris de nuit comme peu l’ont déjà fait. Il parvient à saisir le pouls de la ville lumière entre images d’archives et séquences habilement et discrètement reconstituées. La musique, aussi douce que le sont les sentiments et les tourments évoquées dans le film, ainsi que la discrète bande originale, entre Joe Dassin et Kim Wilde, participent à ce sentiment d’un Paris intemporel, magnifié durant cette période pas si lointaine. Des frissons nous parcourent le corps et le cœur à plusieurs reprises devant des situations communes mais sublimées et touchées par la grâce. Ce film est une petite merveille à ne pas louper et la grande Charlotte Gainsbourg y trouve l’un de ses plus beaux rôles et on la verrait bien en bonne place dans les prochains nommés aux Césars. Tout comme « Les Passagers de la nuit » en lui-même. Une œuvre apaisée et apaisante qui réchauffe les âmes tout en étant d’une finesse et d’une beauté à toute épreuve : un véritable délice fait film et ce, jusqu’au tout dernier plan.
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Du bonbon
La belle, la douce, la sensible et la merveilleuse Charlotte! A revoir.