Les passagers de la nuit

En mère célibataire sensible, Charlotte Gainsbourg est crédible. En revanche, Emmanuelle Béart et Noée Abita doivent défendre des figures plus caricaturales.

Un film d'ambiances. Voilà ce qu'est avant tout cette chronique traversée de bout en bout par un spleen délicieux et une mélancolie réconfortante, même si cela peut paraître contradictoire de prime abord.

On a envie de penser à nouveau, une heure ou une jour plus tard, à ces petits riens, et on se laisse porter, dans nos souvenirs, par la beauté discrète de ce que le cinéma peut nous donner de plus simple et de plus beau à la fois!

Dans un sens, Les passagers de la nuit c'est surtout un film sur le verbe, la parole engagée, qu'elle soit politique, sociale, intime ou amoureuse. Du coup, à l'instar de tout film français qui se respecte.

La petite musique de Mikhaël Hers se déploie dans ce quatrième long-métrage romanesque et bouleversant. Les Passagers de la nuit n'a rien d'un film noir, mais tout d'un cheminement lumineux.

Dans le rôle principal, Charlotte Gainsbourg est d'une sensibilité bouleversante.

Trace du spleen d'une période où le pragmatisme aura eu la peau des idéaux, ce film sensible, saga de nos vies minuscules fondée sur l'imaginaire, ressemble à une étoile filante par ciel couvert.

Cette fiction sensible s'impose comme l'une des plus belles réussites du printemps.

Une grande douceur émane de cette chronique qu'on dirait chuchotée. Ce murmure cinématographique était déjà la marque d'Amanda, évoquant en sourdine les attentats du Bataclan.

Mikhaël Hers nous transporte avec délicatesse au coeur des années 80 et nous propose un voyage intemporel plein d'espoir et de fraternité.

Un film à fleur de peau et mélancolique qui fait de Paris, filmé la nuit et au petit matin, un décor au diapason des sentiments de ses personnages.

Un grand film d'actrices.

Pour son quatrième long métrage, Mikhaël Hers reconstitue le Paris des années 80 et offre un rôle magnifique à Charlotte Gainsbourg.