Quand le Chat Potté a fait sa première apparition dans Shrek 2, en 2004, tous les cinéphiles, petits et grands, se sont épris de ce félin intrépide et macho qui n'aimait personne plus que lui-même. On avait tous hâte de découvrir le spin-off inspiré de ce personnage attachant. Malheureusement, le film de 2011 n'était pas tout à fait à la hauteur des attentes. Alors qu'on ne l'attendait plus, la suite atterrit dans les cinémas 12 ans plus tard et elle est, surprenamment, meilleure qu'on se l'imaginait.
D'abord, il faut dire que la bande-annonce nous avait légèrement inquiétés. On avait davantage l'impression de voir un storyboard qu'une version finale. Bien que ce visuel était original et inusité, on s'imaginait que pendant 90 minutes, ça deviendrait rapidement agaçant. Heureusement, ce ne sont que les séquences d'action qui mettent à profit le style aquarelliste. Pour le reste, ce ne sont que quelques touches ici et là qui raffinent adroitement l'esthétique générale. On peut dire que DreamWorks a fait du très bon boulot pour rendre l'animation vivante et caractéristique.
Dans Puss in Boots: The Last Wish, le Chat Potté écoule sa huitième vie après avoir affronté un géant. Le médecin qui l'ausculte lui recommande de faire attention à lui, puisqu'il ne lui reste plus qu'une seule vie en banque. Après avoir croisé le chemin d'un chasseur de prime inquiétant, le Chat Potté doit se rendre à l'évidence : l'heure de la retraite a sonné. Il s'installe dans une maison remplie de chats domestiques, mais y est très malheureux. Quand il apprend l'existence d'une carte pouvant l'amener jusqu'à une étoile ayant le pouvoir d'exaucer un souhait, il y voit l'occasion parfaite de retrouver ses neuf vies. Il se lance donc alors dans une autre aventure avec son nouvel ami, un Chihuahua qui voit toujours le bon côté des choses.
L'histoire de ce nouveau film respecte l'univers de Shrek, celui des contes de fées. Le Chat Potté croisera notamment Boucle d'Or et les trois ours, ainsi que Little Jack Horner, le héros d'une comptine peu connue au Québec. Le récit est habilement ficelé, il nous garde en haleine du début à la fin. De brillantes touches d'humour y sont saupoudrées ici et là, rendant l'aventure accessible à toute la famille. Les réalisateurs Joel Crawford et Januel Mercado ont vraiment réussi à livrer un long métrage appréciable autant pour les enfants et que leurs parents. Aussi, les valeurs d'amitié et d'entraide de Puss in Boots: The Last Wish sonnent plus vraies et sincères que bien d'autres morales éculées de contes de fées. Le film offre également une réflexion fort pertinente sur la façon de vivre sa seule et unique vie.
DreamWorks Animation réussit là où bien d'autres ont échoué. Faire une suite supérieure à l'oeuvre originale n'est pas une mince affaire, mais Puss in Boots: The Last Wish relève le défi haut la patte.
Notons que le doublage québécois est très efficace, même si on a du mal à voir autre chose que l'enquêtrice Florence Guindon de District 31 en Kitty.