Aussi niais que le premier chapitre, Boule & Bill 2 n'arrive pas à sortir de son cadre désuet. Les films mettant en scène de vrais animaux ont eu leur période faste, mais celle-ci est désormais révolue. La CGI a changé la façon de faire des films. Bien entendu, certains persistent dans la tradition comme Boule & Bill en France ou A Dog's Purpose aux États-Unis, mais personne n'arrive à atteindre les succès de Lassie, Beethoven ou Retour au bercail.
On sent que Boule & Bill 2 a voulu installer une démarche artistique, poétique et visuelle - peut-être un peu comme Paddington l'a fait si bien récemment - mais ses ambitions se noient dans une maladresse omniprésente. Avec l'intention de s'approcher le plus possible de la bande dessinée originale, Boule & Bill plonge dans l'humour slapstick; accident de planche à roulettes, de motos, une maison qui explose et des cabrioles de toutes sortes. Malheureusement, le spectateur n'adhère jamais complètement à la proposition, considérant la chose davantage comme ridicule que cocasse et burlesque.
Il faut aussi mentionner que les enfants acteurs jouent très mal. Ils récitent leur texte sans nuance et intention. Franck Dubosc, de son côté, paraît blasé. Il exécute toutes les bouffonneries que lui dicte le scénario (comme se déshabiller devant un policier, déchirer des pièces de vêtements avec ses dents ou faire pipi sur des rosiers), mais on ne ressent dans son jeu que l'intérêt des rétributions monétaires. La voix du chien Bill (Manu Payet) devient aussi, il faut le dire, rapidement irritante, tout comme celle de la tortue Caroline.
Mentionnons également que l'histoire du nouveau volet des aventures de Boule et son chien Bill laissent à désirer. Le père de Boule, maintenant un grand auteur de bandes dessinées, est contraint par sa nouvelle éditrice de créer des histoires tristes. Trop heureux pour imaginer ce genre de récits rabat-joies, il quitte la maisonnée et s'installe dans la cabane à outils dans le jardin. Il s'efforce alors de mettre sa femme en rogne pour qu'elle demande le divorce et encourage le chien à faire des dommages à ses biens matériels pour qu'il soit lui-même énervé. En plus d'être un concept légèrement complexe pour les enfants (il est heureux, mais veut être malheureux pour redevenir heureux), l'intrigue manque de substances pour les adultes.
Malgré quelques idées intéressantes et jeux de mots bien trouvés, le film ne parvient pas à se démarquer suffisamment dans l'offre cinématographique pour qu'on lui porte une attention particulière. Pour des facéties délirantes entre un jeune garçon et son fidèle compagnon canin, vaut mieux encore se référer aux volumes originaux.