Après avoir réitéré son classique en version photo-réaliste, voilà que Disney décide de se replonger dans l'histoire du Roi lion en créant un spin-of, inspiré de l'enfance du père de Simba, Mufasa. Comment Scar est-il devenu méchant? Voilà la principale question à laquelle les fans de la première heure voulaient une réponse. Pour le reste, personne n'avait demandé de rapport. Pourtant, on prend deux heures pour nous raconter le destin d'un lion vagabond devenu l'espoir d'un peuple. Avec le talent dont jouissait ce film, il aurait pu être tout aussi exaltant que l'original, mais, malheureusement, c'est un long métrage longuet et impersonnel auquel nous avons droit.
Rafiki est le narrateur de cette nouvelle histoire, qui se déroule de nombreuses années avant la naissance de Simba. Mufasa est un lionceau qui rêve de se rendre jusqu'à Milele, une terre d'asile verdoyante, accompagné de ses parents. Par contre, Mufasa se retrouve victime de la crue des eaux et est séparé des siens. Il est repêché par le jeune lion Taka, le fils du roi Obasi. Frères de mères et de pères différents, ils seront forcés de quitter la tribu lorsqu'un ennemi dangereux se lancera à leurs trousses. Au fil de leur périple entre montagnes enneigées et cayons escarpés, ils se feront de nouveaux amis en Rafiki, Sarabi et Zazu. Ensemble, ils tâcheront de rejoindre la terre idyllique de Milele, tout en évitant les pièges qui se dresseront sur leur route.
Comme Timon et Pumba ne sont pas de cette nouvelle histoire, Disney a choisi de nous les imposer comme assistant-narrateur. Le phacochère et le suricate, quoique forts sympathiques, ne font qu'alourdir le récit - déjà très très lourd - en émettant des commentaires superflus (et pas vraiment drôles) sur le premier film du Roi Lion ou sur la comédie musicale de Broadway. Rafiki, lui, a davantage sa place, mais on aurait aussi pu se passer de Kiara, la première fille de Simba et Nala.
Cette proposition, souvent tirée par les cheveux, n'est pas complètement dénudée d'intérêt, mais on aurait espéré tellement mieux d'un réalisateur talentueux comme Barry Jenkins. Reste que, visuellement, c'est un bijou. Le photo-réalisme apporte un aspect spectaculaire au long métrage duquel on ne peut qu'être ébahi du début à la fin. Les animaux de la terre des lions sont tous follement impressionnants, tout comme les mouvements fluides lors des combats et les nombreuses séquences aquatiques.
Bien que ce soit Lin-Manuel Miranda, récipiendaire de nombreux prix, qui ait composé les nouvelles chansons, celles-ci n'ont pas l'envergure d'un « Hakuna Matata » ou bien d'un « I Just Can't Wait to Be King ». Il n'y a pas dans cette nouvelle trame sonore, une pièce qui marquera les décennies comme l'ont faites les oeuvres précédemment citées. La traduction québécoise, des chansons comme des dialogues, s'avère plutôt efficace, bien qu'il y ait parfois un peu trop de rigidité dans la façon de s'exprimer des différents personnages.
C'est pour la qualité du visuel qu'il faut aller voir Mufasa: The Lion King en salles. Sur un écran de télé, le film perdra presque tout son intérêt...