Je m'étais juré de ne jamais faire ça...donner une note parfaite. Mais, honnêtement, je ne vois pas comment ce film aurait pu être meilleur. Brillant en tous points, Intime est tout simplement saisissant, et ce même si les relations de couple sont présentes sur les écrans depuis 100 ans... au moins.
D'une complexité déconcertante, le nouveau film du réalisateur Mike Nichols, aussi créateur de The Graduate et de Catch-22, s'attaque de front aux relations de couples, au mensonge - et à la vérité, un mal qui vient avec le mensonge - et, dans les détails de la création d'une ambiance séduit complètement grâce à une brochette d'acteurs assurés, une réalisation sensible et un scénario imprévisible. Même la musique est terriblement appropriée, toute en douceur, sublime.
Les acteurs sont certainement le point central du film. Jude Law est fascinant dans son rôle de journaliste nécrologique et d'écrivain raté, un homme sentimentalement impliqué dans chacune de ses scènes. Son amoureuse, Natalie Portman, détonne totalement dans un son rôle d'ex strip-teaseuse, une jeune fille indescriptible et terriblement honnête. Julia Roberts, avec une interprétation monotone mais de rigueur, rend efficacement la personnalité d'une femme égarée. Clive Owen, dans le rôle du salaud de service, est tellement compétent qu'il inspire une haine justifiée, mais qui ne s'exprime jamais parce que l'envie de voir la suite est plus fort que tout le reste tellement les personnages se complaisent à se faire du mal. Il n'est pas difficile de s'y laisser aller, pour autant que l'amour ait déjà été, pour le spectateur, dans le passé bien sûr, source de souffrance ou de frustration.
Le scénario, adapté d'une pièce de Patrick Marber, a un rythme fascinant et enchaîne brillamment les rebondissements imprévisibles de la vie de couple, loin d'être miné, cependant, par la monotonie habituelle de la vie à deux. Le réalisateur, qui filme avec brio toutes ces rencontres de la plus haute importance, s'acquiert également de sa tâche en augmentant la vigueur des savoureuses répliques grâce à son objectif patient et calme. Son regard est... intimiste, voilà. La composition de ses plans est exemplaire, il prouve son savoir-faire en offrant toujours le point de vue le plus approprié possible. Il ne croit pas non plus nécessaire de montrer plus que les deux moments vraiment essentiels d'une relation, la première rencontre et la rupture, il utilise pour ce faire à profusion l'ellipse temporelle, qui demande un certain temps d'adaptation, mais qui donne au film son rythme atypique et audacieux.
Le film se veut un travail de confessions, une sorte d'aveu mais, parce que toute vérité n'est pas bonne à dire, les actions et les réactions des personnages deviennent une véritable étude de la vie elle-même. D'une complexité nécessaire, le film poursuit une quête pratiquement scientifique, et cette scène à huis clos dans un bar de striptease a une puissance et une force presque insupportables, d'autant que Portman, qui se livre toute entière, rayonne d'assurance. La ville de Londres est dépeinte avec minutie et se veut le théâtre idéal pour suivre les mésaventures des deux couples. Le film ne se gêne pas non plus pour parler crûment, et c'est tant mieux, cette décision donne un certain réalisme à l'étude. Intime est intimiste, c'est bien le mot, et il pose un regard intellectuel sur l'infidélité. Ce n'est pas un travail facile, certes, mais le résultat est tellement efficace qu'on ne peut souhaiter qu'à Intime la meilleure des chances aux prochains Oscars, parce qu'il est rare de voir un film si pertinent, si nécessaire. Brillant exercice de style, Intime fait partie des films d'ambiance dont nous n'aurons jamais assez.
Je m'étais juré de ne jamais faire ça...donner une note parfaite. Mais, honnêtement, je ne vois pas comment ce film aurait pu être meilleur. Brillant en tous points, Intime est tout simplement saisissant, et ce même si les relations de couple sont présentes sur les écrans depuis 100 ans... au moins.
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