Complètement "flyé" et visuellement impeccable, Capitaine Sky et le monde de demain s'élève au-dessus des autres productions de l'année grâce à un intérêt soutenu et une allure ultra-travaillée, un seul mot : grandiose. En bref, un des films de l'année.
Pari indéniablement risqué, le premier film du réalisateur Kerry Conran, qui occupe aussi le poste de scénariste, remporte haut la main la mise. Non seulement fait-il taire ses détracteurs en proposant, volontairement j'en suis persuadé, des personnages uni-dimensionnels, mais loin d'être ennuyants, et un aspect visuel unique saturé d'effets-spéciaux exceptionnels, il propose aussi un très intense et incessant plaisir pour le corps et l'esprit, grâce justement à ces caractéristiques. Lier une telle rigueur visuelle avec des représentations d'anthologie de la part d'acteurs reconnus n'est pas une mince affaire.
Au premier degré, Capitaine Sky et le monde de demain est un très agréable moment à passer au cinéma, en bonne ou mauvaise compagnie, parce qu'il propose tellement régulièrement une telle attaque de clichés qu'il se tourne lui-même en dérision. Il serait difficile de croire que cet aspect créatif de la production n'était pas délibéré, que cet aspect totalement fascinant du film n'était pas une sorte d'hommage aux grands classiques du genre, qu'il ne s'agissait pas avec ce film de séduire un public simple et que tous les efforts ont étés concentrés dans ce but : être efficace. Son histoire se limite à : « il doit sauver le monde d'un astucieux complot », parce qu'en dire plus gâcherait le plaisir. Au second degré, Capitaine Sky n'existe pas, il n'a plus de raison d'être.
Au niveau des acteurs, le plaisir semble être au rendez-vous. Nonobstant du fait que leur travail a dû être fait devant des écrans bleus, pour permettre l'ajour d'effets-spéciaux suite au tournage, ils ont l'opportunité de se lancer de délicieuses répliques, par exemple celle de la fin, un plaisir perpétuel pour cinéphiles, dans une ambiance totalement débridée, visuellement sensationnelle et irréprochable, un plaisir pour les yeux.
Chaque séquence ayant été retravaillée à l'ordinateur, le monde de Capitaine Sky s'avère incomparable, la ville de New York étant transformée pour l'occasion en ville-fantôme, presque déserte, un autre choix du réalisateur qui favorise l'ambiance excessive, voire chimérique, du film. Chaque image semble être un essai sur la lumière, chaque image, parfaitement cadrée, attire l'œil, le séduit. Il faut le voir pour le croire, la diversité des personnages n'égale même pas la profondeur de ces images, démesurées, inspirées de Welles et de l'univers de Fritz Lang, elles sont brillantes.
Les personnages, eux, vivent à travers le délire de scènes dialoguées orgiaques, saturées de dialogues savoureux, de répartie honnête et d'adorables moments dualisés, passant de la plus pure des tendresses à la rancune la plus profonde. Loin d'être minutieuses, ces séquences séduisent par ce qu'elles n'ont pas : du sérieux.
En conclusion, Capitaine Sky et le monde de demain est un film unique, parce qu'il est ce qu'il est – j'en ai parlé plus haut – et rien, absolument rien d'autre. S'il se prenait pour un autre, il perdrait de son charme inqualifiable, son scénario serait prévisible et ses dialogues seraient ratés, mais il n'en est rien. C'est même tout le contraire. Un belle surprise à voir.
Complètement "flyé" et visuellement impeccable, Capitaine Sky et le monde de demain s'élève au-dessus des autres productions de l'année grâce à un intérêt soutenu et une allure ultra-travaillée, un seul mot : grandiose. En bref, un des films de l'année.
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