En allant voir Où sont passsés les Morgan? on ne s'attend évidemment pas à un chef-d'oeuvre. Le film mise tout sur la présence à l'écran de Hugh Grant - un sex-symbol hollywoodien d'une époque depuis longtemps révolue - et Sarah Jessica Parker - condamnée à son stéréotype new-yorkais - qui sont efficaces, peut-être, mais qui n'apportent aucun élément assez singulier pour épater. Un jeu commun et des textes quelconques, ça donnera toujours une équation négative. En diminuant nos expectatives au niveau modeste du divertissement, tout en étant conscient de la banalité du récit et de ses nombreux clichés, peut-être le public parviendra-t-il à y trouver un certain plaisir.
Paul et Meryl Morgan ont eu des différends suite à des problèmes de fertilité. De plus, lors d'un de ses voyages d'affaires, Paul a trompé Meryl. Cette dernière, triste et contrariée, a décidé de mettre un terme temporaire à leur relation. Paul tente de s'excuser en lui offrant d'innombrables présents, mais Meryl refuse continuellement son pardon. Un soir, lorsque Paul a convaincu sa femme de venir souper avec lui, ils sont témoins d'un meurtre et placés sous un programme de relocalisation des témoins. Ils doivent donc déménager dans la ville de Ray, au Wyoming, au coeur de la forêt, parmi les ours et les cowboys.
L'histoire est commune, voire triviale. Plutôt décevant lorsqu'on sait que le scénariste de la comédie romantique est celui de Miss Personnalité; une comédie sentimentale sélectionnée pour deux Golden Globes l'année de sa sortie en 2001. Le cadre (le programme de protection des témoins) n'est qu'une excuse - vite repoussée du dos de la main - pour laisser toute la place à un insipide conflit de couples dont l'issue est prévisible. Quelques blagues ingénues peuvent tout de même parvenir à faire sourire l'auditoire, mais dès que le récit plonge dans un humour plus absurde, plus physique - tel qu'une dérobade inhabile aux griffes d'un ours ou la locomotion maladroite dans un déguisement de taureau - le lien se brise avec la narration amorcée et le public perd l'intérêt pour la suite.
Sarah Jessica Parker et Hugh Grant sont - comme mentionné en amorce - compétents, mais sans plus. Le sentiment de rancoeur et d'amertume est mieux véhiculé à l'écran que la passion amoureuse. Aucune étincelle ne brille assez fortement entre les deux acteurs pour que le public s'émeuve ou même ne croit en l'amour qu'ils nous présentent. Grant a les mêmes gestuelles, expressions, que dans Moi, papa il y a plus de dix ans (une comédie romantique qui, il n'y a pas si longtemps, passait au moins six fois par année à TQS), et Parker, clouée à cette étiquette de mondaine new-yorkaise, n'épate pas plus que son collègue (peut-elle jouer autre chose? Un risque qu'Hollywood ne semble pas voir envie d'encourir...).
Réduire ses attentes avant même d'assister à une projection, c'est assez barbant, mais c'est malheureusement la marche à suivre pour ne pas être dépité à la fin du film. Plusieurs longs métrages captivants prendront l'affiche pour la période des fêtes alors, personnellement, je conseille de ne pas vous inquiéter d'Où sont passés les Morgan?
En allant voir Où sont passés les Morgan? on ne s'attend évidemment pas à un chef-d'oeuvre. Le film mise tout sur la présence à l'écran de Hugh Grant - un sex-symbol hollywoodien d'une époque depuis longtemps révolue – et Sarah Jessica Parker – condamné à son stéréotype de statut new-yorkais - qui sont efficaces peut-être, mais qui n'apporte aucun élément assez singulier pour épater. Un jeu commun et des textes quelconques, ça donnera toujours une équation négative.