L'idée était intéressante : une chasse à l'homme au beau milieu de l'Antarctique, l'endroit le plus froid et reculé du monde, mais d'importantes longueurs et un scénario décousu, voire chaotique dans sa structure, font de Whiteout : Enfer blanc une autre production qui passera probablement inaperçue, comme l'été en Antarctique.
La marshall Carrie Steltko accepte un poste en Antarctique sur une base scientifique pour échapper à un passé trouble. Lorsque, après quelques années, elle décide de retourner vivre chez elle aux États-Unis, un pilote d'avion découvre le cadavre d'un géologiste figé dans la glace semblant avoir été récemment assassiné. Carrie décide d'enquêter sur le meurtre avec l'aide de Robert Price, un envoyé spécial du gouvernement britannique. Au cours de leur recherche, ils découvrent un vieil avion soviétique enterré sous des mètres de neige. L'habitacle est couvert de sang humain et des cylindres ont été récemment cambriolés.
Le scénario manque de rigueur et d'organisation. Quelques « flashbacks » sont introduits grossièment dans la trame narrative pour nous expliquer des éléments déjà évidents. Lorsque l'information est divulguée dans les dialogues, il n'est pas nécessaire de montrer visuellement l'évènement au spectateur, c'est le prendre pour un imbécile. Des phrases clichées semblables à « Ne vous en faites pas, vous valez mieux que ça » (alors que le locuteur connaît la protagoniste que depuis quelques heures) et une amourette naissante sont inutiles et amputent le scénario du peu de crédibilité qu'il avait jusque-là obtenue.
Kate Beckinsale donne une performance juste mais sans éclat. Le récit, plutôt orienté vers le suspense, ne laisse pas la chance aux acteurs de briller, de performer. Dans leurs fréquentes errances extérieures, les acteurs sont cachés sous leur immense ensemble de neige et ensevelis sous d'épaisses bourrasques, impossibles de différencier les bons des méchants, les alliés des ennemis.
De nombreuses longueurs, principalement lors des combats à l'extérieur, parsèment le film et l'alourdissent de manière considérable. Trente minutes auraient pu facilement être retranchées du récit pour le rendre plus efficace et moins fastidieux.
Même si le film a été tourné principalement au Canada, notamment à Boucherville en banlieue de Montréal, les paysages dévoilant l'Antarctique, cette région éloignée du monde et de la vie, sont fabuleux. Si la neige n'avait pas été le personnage principal de Whiteout : Enfer blanc, les acteurs et le réalisateur auraient peut-être pu amener le film à un niveau supérieur. Mais coincés dans la glace et ralentis par le froid, les artisans ont fait de leur mieux avec un scénario mal structuré (et souvent refroidi par des lieux communs) et des effets spéciaux négligés.