Un film d'animation dans la veine de Shrek qui pourrait plaire aux plus jeunes, moins aux plus vieux, et qui nous laisse sur une faim de loup.
Alors que nous pensions connaître la véritable histoire derrière le petit chaperon rouge, le film en propose une autre. On se retrouve donc avec Rouge, un méchant loup, une grand-mère ligotée et un bûcheron qui arrive brutalement dans le décor. Que s'est-il réellement passé? C'est ce que l'inspecteur Nicky Flippers et la police tenteront de découvrir. S'ensuit quatre témoignages tous différents les uns des autres. L'inspecteur Flippers réalisera donc que les apparences sont parfois trompeuses.
Ce qui fait la force du scénario, c'est la relecture éclatée de cette histoire classique que tout le monde connaît. Un événement étrange se passe dans une petite maison. Nous avons quatre suspects donc quatre histoires différentes. Ici, les apparences sont souvent trompeuses et c'est ce que le spectateur découvrira au fil des histoires racontées par les personnages aux allures louches. Le travail de synchronisation des quatre témoignages est assez intéressant et se tient parfaitement avec le récit principal. Nous avons donc droit à une espèce de chassé-croisé des plus farfelus. Le scénario se permet quelques subtilités avec un deuxième degré dont seuls les plus vieux pourront y trouver un plaisir. Cependant, il est assez mince et l'originalité y est très peu présente. Abordant les clichés pour faire rire, le film devient très vite redondant. On pourrait peut-être reprocher aux distributeurs pour avoir choisi d'insérer les meilleurs moments dans la bande-annonce, donc de gâcher un peu l'expérience du film.
L'animation de La véritable histoire du petit chaperon rouge est assez ordinaire et n'offre pas beaucoup de détails dans la modélisation des personnages et peu de décors différents. On est loin des productions de Pixar ou de la « beauté » d'un Shrek. Certes, les personnages ont tous des caractéristiques différentes, mais on a l'impression qu'ils ne sont pas toujours vivants. Il leur manque une âme. Le film regorge de personnages secondaires, qui rajoutent un peu de vie dans cette histoire quelque peu fade. Il ne faut pas oublier de souligner que les quelques chansons présentent tout au long du film rappellent à quel point la comédie musicale forcée devient vite agressante. Les chansons sont peu intéressantes et n'encouragent aucun déroulement dans le récit. De simples fantaisies.
Saluons au passage l'énorme travail fait par nos doubleurs québécois qui ajoutent une touche de fraîcheur d'ici. Tous sans exception ont fait un travail remarquable. Chapeau à Manuel Tadros qui s'est occupé d'adapter les chansons en français et le risque qu'il a pris pour engager des chanteurs connus pour reprendre les chansons du film. Le reste des la distribution québécois fait également un excellent travail pour rendre les quelques moments drôles du film effectivement drôles.
Au final, La véritable histoire du petit chaperon rouge est un film idéal pour une sortie en famille. Il saura plaire à un public plus large. Malheureusement, à une époque où l'évolution technologique demande aux artisans de se surpasser, le film ne saura pas laisser sa trace n'ayant su repousser les limites du genre. C'est un choix que les studios ont fait, peut-être pour des raisons budgétaires ou artistiques, mais le résultat est que le public aurait aimé en avoir plus à se mettre sous la dent.
Un film d'animation dans la veine de Shrek qui pourrait plaire aux plus jeunes, moins aux plus vieux, et qui nous laisse sur une faim de loup.
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